mardi 20 septembre 2016

La remontada. saison 2, épisode 2.


... suite (première partie à lire ici) :

Donc j'en étais là, à jouer à pile ou face à moins de 20 minutes de la fermeture de la course.

Pile j'arrête, Face je ne continue pas ...




En fait je ne me posais pas la question de savoir si j'allais abandonner ou pas. Dans ma tête, le panneau stop s'était affiché de façon claire et évidente. Ce que je ne savais pas, c'était comment annoncer cette nouvelle débandade à mes proches ... 20 minutes, c'est ce qu'il me restait pour monter un scénario plausible pour ne pas passer pour un looser.

Denis le visionnaire, Thomas le prophète


Bon, dans un élan de lucidité, je me dis que même Spielberg n'aurait pas assez de temps pour inventer une histoire crédible et qu'en fait, il serait bien plus judicieux d'utiliser ces 20 minutes à bon escient. Donc :

Challenge n°1 : manger !
Challenge n°2 : décider si je rends mon dossard (pour de vrai) ou si je tente le coup.

Premièrement alors, je sors une des barre de céréales qui me fait le plus envie, c'est à dire aucune à ce moment là, et je me force à manger.
Et quand je dis, je me force, ce n'est pas un vain mot, puisque c'est miette par miette que j'engloutis ma barre. En vingt minutes, j'aurai presque réussi à en avaler la moitié, soit 30 grammes ... autant dire peanuts, rien du tout quoi ! Mais psychologiquement, je suis refais à ce niveau là (faut pas grand chose hein).

Deuxièmement, je repense à ma petite famille et à tous ceux qui me portent un soutient sans faille ... je me dis, pas le droit de lâcher ici mon gars, ils seraient trop déçus.

Et puis je repense aussi à quelques mots d'encouragement des copains la veille du départ :

Denis m'avait dit qu'il fallait que je pense à lui quand j'aurai envie de lâcher : il sera derrière son ordi à suivre la course et à me gueuler dessus pour avancer ! Grosse pression, mais ça fait son effet.

Et puis je me remémore aussi le message de Thomas :



On reconnaît les copains qui sont déjà aller tâter de l'ultra :)

20h00, it's time


La course vient de fermer au Fort de la Platte. Les navettes commencent à redescendre les coureurs ayant abandonné. Il faut prendre une décision maintenant.

Un challenge ! Il me faut un challenge !

Il est vite trouvé : tiens, je me dis que ce serait top d'arriver au prochain stop, le Cormet de Roselend, avec une heure d'avance sur la barrière horaire, soit 23 heures.
Si j'arrive à rallier ce ravitaillement en 3 heures, tout reste jouable, sinon c'est mort.



Tu es prêt mec ? C'est tendu, mais oui ! gazzzzzzzz !!! Je ne sais pas pourquoi, mais je suis au bout de ma vie et j'ai quand même envie d'y retourner ... pas très clair dans sa tête le gars.

Des fois je me demande si je ne suis pas bipolaire : punaise, il y a vingt minutes je ne pouvais pas aligner deux pas et je me rendais compte qu'il me serait très compliqué d'atteindre le prochain stop en moins de quatre heures, et là, coup de baguette magique (dans mon cerveau), je me dis que ça doit être possible en moins de trois heures.
Oh les gars, n'hésitez pas à m'interner la prochaine fois que je me mets à délirer de la sorte !
Bon, en attendant, je ne sais pas pourquoi mais, bien que je n'ai pas plus de jambes que tout à l'heure, je suis grave motivé, alors j'y retourne, et plutôt confiant en plus.

Quand il faut y aller ..


Ma course vient de basculer : 56 kilomètres, 13h30 de course, 1'400ème (je dois pointer désormais dans les 10 ou 20 derniers de la course), le soleil se couche lentement, les températures redescendent et je rentre dans la nuit avec la même volonté qu'au départ : ça va faire mal, mais on ne lâche rien et on va au bout !

Je m'accroche à la soupe et au plat de nouilles qui m'attendent.

Mon rythme est à chier mais j'arrive quand même à reprendre plusieurs coureurs. J'ai l'avantage de connaître le parcours, donc j'anticipe les difficultés au lieu de les subir, ça fait une énorme différence au niveau du mental.
Et puis comme d'habitude, je profite à mort des paysages et de ce qui m'entoure :


Je n'arrive toujours pas à m'alimenter et mis à part la moitié de barre de céréales, cela fait six heures que je n'ai rien avalé, et presque rien bu non plus ... dingue ! Je ne comprends pas comment je peux avancer.
C'est pas rapide, ça galère à mort, mais j'avance.


Je passe le col de la Forclaz, petite descente bien casse gueule, puis je monte le dernier raidillon. Je n'ai pas beaucoup de jus, ni de rythme, mais au mental, j'arrive à m'arracher un peu. Passage au Passeur de Pralognan je ne sais pas comment, mais dans un état de fierté incroyable.
Il faut descendre maintenant.
Avec la nuit, une petite rosée s'est déposée sur les cailloux, et le chemin, déjà méga technique à la base, devient franchement rock n' roll. Mais ça passe, tout passe, j'ai une volonté de fou, je veux ma soupe !!!
Je me surprends à courir sur certaines portions et je reste concentré sur mon objectif : le Cormet de Roselend que j'atteins à ... 23h15 ! Damned, challenge raté, mais c'est pas grave, l'envie est revenue. J'ai même une petite idée derrière la tête, un autre challenge un peu bizarre, mais qui m'excite terriblement.



Se refaire la cerise


La course ferme à minuit au Cormet de Roselend, ce qui veut dire que j'ai 45 minutes pour me refaire une santé.
Un bénévole me tend mon sac coureur de rechange. Déjà ? Bah oui, en même temps, des sacs coureurs il doit en rester une bonne dizaine donc le mien est vite retrouvé (c'est déjà ça de gagné).

Je me trouve une place sur une table pour poser mes affaires et me dirige vers le ravitaillement :


Une fois ma soupe et mon plat de nouilles récupérés, j'attaque ma stratégie mis en place pendant les trois heures quinze passées avant : 15 minutes pour boire ma soupe, 15 minutes pour me changer, 15 minutes pour manger mes pâtes.

J'applique mon plan à la lettre.
J'essaie de manger doucement et de bien mâcher. Entre deux , je jette un oeil autour de moi pour essayer de trouver Christophe, mais c'est en vain.
Serait-il déjà parti ? Aurait-il abandonné ? Je trouve étrange de ne pas l'avoir croisé, mais bon, tant pis ... Le ravitaillement se vide au fur et à mesure qu'on se rapproche de l'heure fatidique, et à quelques minutes de la barrière horaire, nous ne sommes plus que quelques coureurs à se préparer à rentrer dans la deuxième partie de la course.

 23h59'59'', c'est frais, propre et repus que je passe la barrière ! J'éteins la lumière en sortant et le commissaire de course me souhaite bonne chance : j'ai 2h30 pour rejoindre le prochain stop qui se trouve 8 km et 400 de D+ plus loin ... mouhahaha, mais tellement easy cette histoire !

Voilà, c'était ça mon nouveau challenge : sortir tout dernier du ravitaillement avec la barrière au cul et faire une fin de course de foliiiiiiie.
Ne me demandez pas pourquoi j'avais envie d'être le tout dernier de la course : sûrement ce petit truc excitant qui fait que personne ne pourra vous doubler. Et puis j'avais aussi peut-être le besoin de matérialiser le fait que j'étais au fond du fond du trou. Que la chose devienne concrète me rassurait, car cela voulait dire que rien de pire ne pouvait m'arriver, la suite ne pouvait être que meilleure, voir exceptionnelle.

Enfin, ça c'est dans les rêves, ne reste plus qu'à trouver les ressources nécessaire pour mettre ça en application.

Hollywood


Oui, parce que malgré tout, la couille est toujours dans mon potage et que celui-ci à tendance à vouloir se faire la malle avec ses potes les nouilles. Burpppppp ...

Non, y'a pas moyen, faut que ça reste ! J'ai à peine fait 500 mètres que l'envie de tout poser me reprend.
Les nausées reviennent de plus belle et je me sens de nouveau comateux.
J'ai des reflux terrible. La tête tourne un peu, j'ai limite des vertiges et mes jambes ont du mal à me porter ... l'embellie aura été de courte durée.

Il me semble qu'à ce moment là de la course, je touche le fond du fond de mon espoir et quelques larmes ont coulées le long de mes joues.
Punaise, je ne veux pas lâcher, mais je ne peux plus ... c'est au dessus de tout et il faut savoir admettre ses limites. Admettre que cette TDS est trop forte pour moi et que je vais devoir abandonner au même point que l'année dernière.

Et là, un éclair, une illumination me traverse l'esprit.
Sur le forum de Kikourou, un gars avait expliqué que si le travail de l'estomac était bloqué (et que rien ne pouvait descendre), le fait de mâchouiller un chewing-gum pouvait décoincer tout ça.
Et un chewing-gum, j'en ai un !!! Je m'étais dit avant la course, prends le, peut-être que ça pourrait te servir ...

Je fouille dans mon sac et en ressors deux dragées blanche saveur chlorophylle, yeah ! Sauvé, du moins j'y crois dur comme fer.
Même un putain de prétentieux G.I ne peut pas mâcher aussi crânement que moi à cet instant.

Alors que je me relève, les fermeurs de la course me tombent dessus.

Petit échange cordiale, oui oui tout va bien, non non je ne te donnerai pas encore mon dossard maintenant, tiens viens le chercher si tu le veux ah ah ah. Et je pars en courant ... enfin, en marchant vite ... peut-être même pas très vite, mais dans ma tête je détalle comme un lapin : vous ne m'aurez jamais !!!!

Je mâche, je rote, je cours, je rote, je cours ... c'est bien, ça cadence mon rythme.



Je suis limite limite au niveau estomac, mais je sens que grâce au chewing-gum, si je ne monte pas trop dans les puls, ça tient, et c'est déjà une victoire en soit.
Et puis bon, pas de stress, je sais que je suis laaaaaaarge pour arriver au prochain stop.

Je galère quand même pas mal pour franchir ces putain de 400m de D+, niveau ressenti j'aurai plutôt dit que je venais de me faire l'Everest mais bon, restons modeste ..., et descend sur le refuge de la Gitte.
Le chemin du Curé, même de nuit, reste grandiose et le brouhaha du torrent qui dévale quelques centaine de mètres sous moi me donne des frissons.

Photo trouvée sur le net pour illustrer

Et alors que je je me fais toujours la descente en mode gestion estomacale, un petit coup d'oeil sur ma montre, et là, gros coup de stress.

Ricrac


Je me rends compte que ça fait déjà deux heures que je suis parti du dernier ravito, et qu'il me reste quoi, trente minutes pour aller au suivant ?!
Mais c'est pas possible ! Je suis tombé dans la faille temporelle du Curé ?!!!
Je n'ai rien vu passer ... mais par contre je comprends rapidement que si je ne mets pas grave les gaz, et bien on va dire que s'en est fini pour ma pomme.

Alors go, la fin de la descente ne se passe pas trop mal mais il y a un petit bout à remonter et comme il fait nuit, j'ai du mal à évaluer les distances. Il est 2h15 du matin, la course ferme dans 15 minutes, chaud patate !!!
Tout d'un coup, j'ai l'air bien con avec mon challenge tout pourri. A trop vouloir jouer avec la barrière horaire je risque de tout perdre !

Finalement je passe le refuge de la Gitte à 2h20 ... j'ai tout juste 10 minutes d'avance, gasp.
Mon chewing-gum m'a sauvé la vie, mais ce n'est pas gagné pour autant car après plus de 75 kilomètres et 20 heures de course (je pointe désormais à la 1'200ème place), et depuis le dernier ravitaillement, je n'arrive toujours pas à m'alimenter.

Même si je l'ai mâchouiller pendant prêt de 2 heures, je ne jette pas mon chewing-gum. Je le remets dans son emballage ... quelque chose me dit qu'il pourrait encore m'être utile.

All night long



Bon, restons positif : 10 minutes c'est mieux que zéro minute. De plus, la prochaine barrière se trouve aux Contamines à 8h30. Il y a un long bout à faire, donc ce n'est pas la peine de se projeter : step by step.

Ensuite, pour moi, le col de la Gitte est la dernière difficulté de la course. La montée aux chalets du Truc et le col du Tricot, ça se fera au mental, donc si je passe la Gitte correctement, c'est du tout bon pour la suite.

J'entame ce dernier col donc d'un bon pas. J'essaie de nouveau de manger et je me rends compte que ça ne veut toujours pas. Je me force donc et c'est miette par miette de nouveau que je termine la deuxième moitié de ma barre de céréales.
J'aimerai vous raconter la montée de ce col, mais je dois avouer que je n'en ai aujourd'hui aucun souvenir. Je me rappel vaguement avoir doublé pas mal de coureurs, en avoir vu pas mal dormir sur le bord du chemin et aussi avoir essayé de retrouver Christophe, mais toujours aucune trace de lui.
Je me dis que l'ai peut-être raté ... pas évident de reconnaître quelqu'un dans le noir.
Par contre, je me souviens avoir été grave dans le gaz au sommet de la Gitte.

Je me surprends à marcher les yeux fermés sur quelques mètres ... vous savez, comme quand vous avez un monstre coup de barre en voiture. Punaise le coup de flip !



Non il n'y a pas moyen, je me refuse de dormir : je tente d'avaler un gel "méga-ultra-caféïne" immonde ... mais ça passe, et j'ai l'impression qu'il va rester, bonne nouvelle :)

Avant d'entamer la descente, je me paie le luxe de me poser cinq bonnes minutes à ce sommet de la Gitte. Je suis absolument seul, pas le moindre bruit ni le moindre ronron sonore en fond. J'éteins ma frontale et je contemple un ciel du mois d'août, noir d'une profondeur absolue.
La vue est abyssale.
Les étoiles se détachent, c'est presque surréaliste. La lune, couchée au loin s'est parée de sa robe orange et sa lueur me permet de deviner les crêtes qui m'entourent.
Cinq minutes de pur bonheur. Je me dis quelle chance j'ai, c'est incroyable d'avoir cette possibilité (humaine, financière, temporelle, physique ...) de pouvoir assister à un spectacle si simple et si grandiose. Tellement beau.
Merci la vie :)




Je repars les yeux dans les étoiles, et pour une fois, ce n'est pas une métaphore.
Je ressors mon vieux chewing-gum car le gel que je viens d'avaler à du mal à trouver son chemin. Pour ce qui est du mien de chemin, c'est simple : le ravitaillement est juste en face de moi.
A vue d'oeil comme ça, et même s'il fait encore nuit noire à cinq heures du matin, j'estime la distance à un bon kilomètre : j'entends la musique et le speaker.

Mais alors comme mon sens inné de l'orientation m'aurait sugguré de tirer tout droit, je vois la guirlande de lampes frontales bifurquer pour monter à droite.
A merde, j'avais oublié le petit raidillon sur le plan ! Bref, on grimpe et on passe sur un chemin en balcon qui me parait interminable.
A chaque pas, j'ai l'impression de m'éloigner de ce foutu col du Joly.
Question sensations, ce n'est pas encore ce que j'attends de mes jambes, mais comme disait ma prof de maths :
-"Des progrès, peux mieux faire, accroche toi"

Je rigole tout seul : tout ça pour te prendre les mêmes réflexions que tu te prenais trente ans plus tôt. Je disais merci la vie quelques lignes plus haut ... pas besoin d'être cynique quand je te fais un compliment hein.

Le jour s'est levé, sur une nouvelle idée


Bref, c'est pas encore ça mais j'arrive enfin au col du Joly ... toujours aucune trace de Christophe, je commence à me faire du soucis.
Je me dis que j'ai du le passer pendant la nuit, parce que la bonne nouvelle, c'est qu'après un ravitaillement express, je sors de la tente et il fait jour ! Youhou !!
J'ai passé ma nuit sans encombres, sans aucun arrêt et je me sens sur une pente ascendante (pour la forme en général) mais descendante pour ce qui est du parcours.

J'ai de nouveau grappillé une centaine de place : 1'100ème.

Je me rends compte à ce moment que cela fait pile 24 heures que je suis parti  de Courmayeur. Vingt quatre heures que je cours, et on dirait bien que j'en veux encore !


Niveau timing et barrière horaire ça donne quoi ?
Comme il est 6 heures du matin, il me reste donc 2h30 pour arriver aux Contamines. 7 kilomètres de descente plus 3 kilomètres à courir sur le plat ... mmmh, c'est du tout bon ça. A ce moment là, dans ma tête ce n'est pas encore gagné, mais je sais que j'ai les jambes pour aller au bout. Pour ce qui est du mental, ce n'est pas maintenant qu'il va flancher.

Je range ma frontale et attaque donc ma descente avec une volonté toute retrouvée. La descente est un poil technique, c'est parfait ! Les mètres défilent et je me reconnecte petit à petit à mes jambes.
Les sensations sont là, je déroule easy ... que dis-je, je déboule !

Après pas loin de dix heures de galère, enfin ça revient, punaise, et c'est tellement bon que je me mets à courir comme un abruti. J'arrive à Notre-Dame de la Gorge en moins de deux, bim bam boum et retrouve le parcours de la Montagn'hard (trail fait en début d'été), j'ai l'impression d'être chez moi, tout est facile.
Il y a trois kilomètres bien chiant à courir et même si j'ai la grinta qui revient, mes articulations me rappellent que j'ai pas loin de cent bornes dans le coffre ...



Donc je me fais cette partie en mode semi-gestion, parce que j'ai bien envie de mettre les watts et aussi parce que c'est grisant de doubler encore et encore.
Je viens d'enrhumer encore une centaine de coureurs dans la descente (1'049ème pour être précis une fois) et arrive aux Contamines les semelles fumantes.

Parlons nutrition


Contamines donc avec près d'une heure d'avance sur la barrière horaire hihaaa :)
95 km et 25h30 de course, frais comme un jeune collégien, allez, fais péter le bouillon de vermicelles cher bénévole, j'ai du Tricotage qui m'attend !

Trêve de plaisanterie, je commence à être vraiment inquiet pour Christophe car à ce moment là, je me dis que c'est pas possible qu'il soit encore devant moi, J'espère donc juste l'avoir doublé dans la nuit.

La bonne nouvelle c'est qu'en arrivant au ravitaillement je retrouve ma femme et ma fille qui sont tombées du lit pour venir me faire l'assistance. Elles sont étonnées de me voir ici si tôt, Livetrail projetait une arrivée bien plus tardive. Je leur explique que j'ai grave la patate et que c'est pour ça que les prévisions sont erronées.



Je ne veux pas trop m'attarder : soupe, remplissage des gourdes, câlins, bisous et gazzzzz, rendez-vous à Chamonix :-)
Je me fais un petit chek-up rapidos : membres inférieurs ok, moral ok, matos ok ... ventre toujours pas ok.
J'essaie de me faire un petit récap nutrition depuis l'épisode vomito, il y a 15 heures de ça.
Donc en 15 heures j'ai exactement mangé :

1/2 canette de coca-cola
3 bols de soupe
1/2 assiette de pâtes
2 barres de céréales
1 gel café, 1 gel orange
1 tranche de pain d'épices
1/2 banane
et 1 chewing-gum hollywood :)


Concrètement, j'ai l'impression de courir à jeun depuis plus de 15 heures et bizarrement, plus je suis à jeun, et mieux ça va : pas de coup de mou, moins de nausées ... je n'y comprends rien de rien.
Quand on sait que d'habitude je suis intransigeant question nutrition en course (1 bonne gorgée d'eau toute les 10 minutes, 1/2 barre de céréales toute les 45 minutes), beaucoup de mes certitudes viennent d'en prendre un sacré coup.

Les conseils de coachs sur internet ...

Mais bon, tant que ça tient, je ne cherche pas plus loin. J'espère juste ne pas le payer dans le col qui se profile devant moi.

Allez papa, tu peux le faire !

Avant de manger, ou de me faire manger, par la dernière difficulté, je demande à ma femme si elle a des news de la dream team, Tof et Tom, qui ne devraient pas être loin de la ligne d'arrivée, s'ils ne l'ont pas déjà franchie.
Et là, coup de quenelle terrible : apparemment Tom aurait abandonné au col du Joly !
What ???? Les bras m'en tombent (pas les jambes heureusement). Je lui demande confirmation au moins dix fois tellement que je n'y crois pas ! ... mais non, les infos ont l'air juste.

Je viens de prendre un k.o technique... abasourdi, scotché, dépité.

Tom faisait le pacer pour Tof qui se lançait sur son premier ultra, et même si Tof a énormément progressé cette année, il est peu probable qu'il ait fait explosé Tom.
Donc si Tom a abandonné, c'est que c'est grave. J'imagine une gamelle, une cheville ou un genou en vrac ... ou pire.
Punaise, pendant un moment je ne suis pas bien, le ciel vient de me tomber sur la tête !



J'hésite à sortir mon téléphone pour prendre des nouvelles mais après réflexion, je me dis que ça ne servira à rien, sauf à soulager ma conscience inquiète.
Le mieux à faire, c'est de rester concentré sur ma course.
Tom est venu avec sa famille, donc il est bien encadré. J'espère juste que ce n'est pas trop grave.

Du coup, je ne sais pas par quel raccourci ça c'est fait, mais dans ma tête, je me dis que Christophe a du abandonner aussi. Deux coureurs sur le carreau ... pas glop :(

Le point positif (parce qu'il faut toujours rester optimiste), c'est que Tof galope toujours et que moi aussi :)
J'ai faim comme jamais, pas au niveau estomac, mais au niveau des jambes, et je n'ai pas envie de me priver de dessert, alors gooooo !
Je range les mauvaises infos dans un coin de ma tête, me reconcentre sur mon parcours et mets les gaz, direction les chalets du Truc.


J'ai un peu de peine à retrouver mon rythme, encore sous le coup de l'abandon de Tom, et aussi parce que, punaise qu'elle est raide cette montée ! Un vrai mur !

Mon corps est un jardin, ma volonté est son jardinier


Shakespeare courrait-il des ultras- trail ? En tout cas, sa citation me plaît bien.

Comme j'ai un peu de peine, je me lance de nouveau un petit challenge : il faut que je revienne sur un groupe d'une dizaine de coureurs qui sont environ deux cent mètres devant moi.
Je ne calcule pas, je lâche vraiment tout ce que j'ai.

Je commence à ce moment là à vraiment sentir l'accumulation des kilomètres, mais y'a pas moyen, tout est hors de contrôle, il faut que je cours vite, encore plus vite, toujours plus vite.
Je reprends le groupe assez rapidement, mais même si j'ai l'air facile ...



... j'ai la tuyauterie qui menace d'exploser.

Bon, je reste donc sagement dans le peloton histoire de faire retomber un peu les pulsations et pour garder encore du jus pour la suite.

Je me rends compte à ce moment que tous les coureurs présents étaient ceux avec qui je courrais en début de course hier.
Yeah, ça veut dire que j'ai au moins rattraper mon retard dans la nuit. Il est loin le temps où j'étais bon dernier de la course, à pleurer de voir les fermeurs vouloir faire la peau à mon dossard.
Tiens, je reconnais même le Japonais qui courrait en chemisette !

"Cornichon woua" (ndr : bonjour en Japonais)

Oui, je sais, je maîtrise trop bien le Japonais ... des années de pratique de Taxi 1, 2, 3 et plus, m'ont fournit un bagage non négligeable dans cette langue exotique.

On discute un peu (oui, en Anglais of course), se raconte 2 ou 3 anecdotes ... bien sympa Adiguna (son prénom). Le gars est parti lundi de Tokyo, arrivé mardi à Chamonix pour prendre son dossard. Mercredi et jeudi TDS, vendredi récupération des affaires et petit tour à l'Aiguille du Midi. Samedi retour Tokyo !
Quelle semaine de fou ?! Faire la TDS dans ces conditions, je dis chapeau !

Adiguna

Dans la courte descente suivante, ses cuisses lui font un peu défaut, et les miennes ne demandent plus aucune retenue.
Je lâche mon compère et arrive tout excité au pied du col du Tricot.

La remontada !


Bon alors le col du Tricot c'est environ 2 km de distance pour 500 m de dénivelé ... Bref, ce n'est pas la montagne à boire. Par contre psychologiquement, le Tricot vous met rapidos une bonne claque derrière les oreilles.
Au pied du col, vous avez l'impression d'être au pied d'un mur ! Il faut le voir, c'est impressionnant et un poil décourageant après plus de 100 kilomètres de course.

Une photo sera plus parlante je pense :



Ah ah ah, oui je sais , c'est facile, mais je me suis déjà retenu de faire des jeux de mots sur ce col du Tricot donc bon ...


Mais je suis toujours en mode intouchable et je me donne vraiment dans cette dernière montée. Oui, je vais bien jurer quelques fois que j'en ai plein le cul ... mais c'est juste pour donner le change à tous les coureurs que je dépassent.
Et puis même pas tu me prends la roue : petit accélération à l'épingle et hop, je suis déjà loin !

Je passe le somment après avoir repris encore 60 concurrents, grisant !
Je sens quand même que je suis bien cuit, mais les vingt derniers kilomètres sont taillés pour moi : 10 de descente assez soutenue et les 10 derniers sur un faux plat, punaise le kiff !

1920 x 1080


Je continue donc sur ma lancée. C'est simple, j'ai l'impression de courir en full HD, peut-être même en 4K si ça se trouve !
Tout est simple, tout déroule, tout est bon !

Par contre, ça va faire trois heures que je suis parti des Contamines et je n'ai rien mangé, nada, et j'ai grave la patate. De nouveau j'y comprends rien du tout, surtout qu'avec un taux de masse grasse au départ à 5%, on ne peut pas dire que je sois quelqu'un qui ait beaucoup de réserves.

Voilà, donc à ce moment là, c'est "has been" de manger, j'ai autre chose à faire !

Mais en même temps, je me sens tellement bien que je ne vois pas pourquoi je mangerai quoique ce soit, par contre je pense à bien m'hydrater parce qu'on est désormais en fin de matinée et que la chaleur a fait son retour parmi nous, youpi !
Rien à branler ! Je cours à donf, rien d'autre n'a d'importance.

Petite descente à bloc, passage de la passerelle de Bionassay et banzaï sur le petit coup de cul pour atteindre Bellevue. Et là, sur qui je tombe dans cette petite montée ???

Mais oui, Christophe !!!! Yeah :)

Aaaaaaah, mais ce coup ci, je suis trop content de le retrouver ! Je peux voir qu'il a de nouveau pris une bonne fessée, sûrement dans la montée du Tricot, mais il gère bien son affaire le bougre.
Je suis épaté par sa gestion et son allure de course, quels progrès il a fait lui aussi cette année.

Bon, moi je suis toujours en mode Goldorak, et alors que je passe devant pour donner le rythme, je vois qu'il décroche un peu.



Pointage de Bellevue : pas loin de 30 heures de course, 963ème position, reste environ 14 kilomètres. C'est de pire en pire : j'ai une gouache pas croyable !!
A un moment, je me demande même si à l'insu de mon plein gré je n'aurai pas sniffé un rail de coke planqué au fond de mon bol de soupe ... je trouve limite flippant d'être dans cet état là, à ce moment là.

Bref, j'attends quand même Christophe au pointage. J'aimerai le rebooster comme il l'avait fait avec moi au Petit St-Bernard, mais non, il m'explique qu'il a fait le taf et que pour lui sa course est terminée, dans le sens où il sait qu'il a les jambes et le temps pour finir. Donc pas de stress pour lui, il veut pouvoir profiter de ces derniers kilomètres sans pression. Respect.

Fond de peloton et barrière horaire


D'ailleurs, j'en profite pour faire une petite aparté et pour vous faire un petit retour sur mon expérience vécue de dernier de la course (avant l'avalanche de confettis, paillettes et pom-pom girl sur la ligne d'arrivée).
Quand on a un excellent, un bon, voir un niveau moyen comme le mien, on se bat pour terminer la course, et si possible dans un timing en adéquation avec ses performances athlétiques. Alors on vient toujours chipoter après qu'on aurait pu courir plus vite ici, perdre moins de temps là ... mais bon, c'est toujours pour faire genre.
Mais quand on est coureur de fond de peloton, qu'on se bat avec ses armes pour atteindre aussi ses propres objectifs, mais qu'en plus de ça, tu as une barrière horaire au cul, eh bah je peux te dire que la course n'est pas du tout la même : j'ai trouvé horrible de courir avec cette pression permanente, et de sentir que même si je donnais tout, je pouvais me faire sortir pour quelques minutes de trop.

Du coup, tu n'as pas le temps de rêvasser, de profiter d'un coucher de soleil ou d'admirer les étoiles : tu es au taquet H24 avec sans cesse cette peur que ce ne sera pas assez, et que malgré tout tes efforts, on peut te dire après 15 ou 20 heures de course que, désolé mon gras, c'est trop tard.
J'ai trouvé cette sensation terrible et du coup, j'ai un respect énorme pour tout ces gars et ces filles qui courent dans ces conditions, finisher ou pas.
Franchement, je n'en connais pas beaucoup qui accepteraient et qui auraient le mental pour courir une TDS de la sorte.

Donc voilà, après mon petit coup de gueule contre certains dans le premier épisode, je voulais rendre ici un peu hommage à tous ces coureurs. Big up à vous, soyez fiers de votre aventure !!

Surprise !


Bref, mais moi je suis toujours dans la peau de Scrat devant un pot de Nutella, excité et motivé comme jamais.

Je dis au revoir pour de bon cette fois à Christophe et c'est reparti pour un concerto en "Yeah Baby !!!" majeur : je lâche vraiment tout ce que j'ai dans cette ultime descente. Autour de moi ça couine de partout, je vois bien que plus personne n'a de cuisses ... sauf moi qui doit faire figure d'extra terrestre en descendant à mach-balle.
Le pire, c'est que je prends mon pied comme jamais !



En sortant des bois, quelqu'un m'interpelle :

-"Tiens voilà Happy Lactique ¨"

What ??? Je ne connais pas la personne qui me parle mais je me remémore sur le fil de discussion de la course du forum Kikourou que certains membres avaient prévus de venir à la rencontre des coureurs aux Houches et d'encourager les Kikoureurs et Kikoureuses.
Je m'arrête donc un instant pour rendre la politesse et aussi parce que je trouve l'idée vraiment touchante, mais Bubulle parle, parle et parle ... et moi je vois dans mon dos passer tous les concurrents que je viens de doubler. En même temps, je ne suis pas à dix places près, ni même à quelques minutes près, mais ça me tend.

Je serai bien resté à discuter avec la sympathique troupe, mais je dois y aller, et c'est presque désolé que je me sauve, bien décidé à reprendre mes quelques places de perdues. Je dévale les derniers kilomètres et arrive aux Houches pour y croiser mon cousin, quel plaisir, et aussi quelques autres membres de Kikourou, dont Sabzaina.
Je suis heureux de la rencontrer car c'est grâce à ses récits que j'ai pu préparer ma CCC et ma TDS. Quelques mots, dont ceux pour l'encourager pour l'UTMB de demain, et je suis reparti.

Banzaï


Dernier pointage aux Houches : 110 kilomètres, 30 heures 30 minutes de course et 920ème position. Ne reste plus que 10 km, gazzzz !

Au ravito je ne prends rien sauf un verre de coca et je vide mes gourdes, je n'ai plus besoin de rien (de toute façon à ce niveau là, je n'ai vraiment pas eu besoin de grand chose sur cette course), et j'enquille la dernière ligne droite comme un mort de faim.
Je reste sur ma stratégie et veux doubler un maximum, alors je décide de me faire la fin en fractionné : au soleil je court comme un taré, à l'ombre je trottine ... et quand j'ai quelqu'un en ligne de mire, c'est à fond tant que je ne l'ai pas doublé.

Bon, bah autant vous dire que je n'ai pas pu faire de fractionné : il y avait trop de monde à doubler, du coup, j'ai mis cartouche sur cartouche dans ce final, et rien que sur les 5 kilomètres après les Houches, je réussi à doubler pas loin de 60 coureurs !



A quelques kilomètres de l'arrivée, je vois une belle et jolie blonde venir courir à ma rencontre.
Ah merde cool, c'est ma femme ^.^

Ne tenant plus en place, elle a chaussé ses chaussures de running pour courir le dernier bout avec moi. Trop content, mais du coup, je n'ai plus envie de courir. On trottine un peu, puis on marche.
Je sais ce qui m'attend dans quelques minutes : la foule, ma fille, mes amis, les photographes, les confettis, les interviews, les pom-pom girls ...



J'ai envie de profiter de ces derniers instants avec elle. Je lui raconte ma course, mon coup de mou terrible, l'envie d'abandonner, le délire de courir dernier puis les jambes qui reviennent, et la fin en mode niktout ... une course de folie quoi !
Une dernière photo avec le Mont-Blanc comme témoin et ce sont les premiers pas sur le goudron surchauffé de Chamonix.




Tout d'un coup il y a des voitures, des boutiques, des gens autres que les bénévoles ou les coureurs, du bruit ... sur le moment, ça m'agresse presque ce retour brutal à la civilisation, mais au fur et à mesure que je m'enfonce dans la ville, les bravos et les applaudissements me font tout oublier.

Je ne suis pas un héros


C'est grisant d'être accueilli de la sorte : les terrasses sont en folie, les enfants vous tendent la main ... j'ai l'impression d'avoir résolu la faim dans le monde, les guerres au Moyen-Orient et le chômage en France ... je suis presque gêné de tant de clameur ... mais je profite quand même, quel moment énorme.

J'arrive au bout de la ligne droite et c'est les retrouvailles avec ma fille ... je n'ai pas de mots tellement que c'est intense. 
Je ne cours pour personne, je n'ai rien à prouver ni à moi même, ni à ma fille ou mes parents. Je cours parce que j'aime ça et que ça me fait plaisir , c'est tout. Mais je peux vous dire que je suis prêt à me retaper 120 bornes demain pour voir ce que j'ai vu dans les yeux de ma fille sur cette ligne droite ... que d'émotions !

j'en connais une qui sait mettre l'ambiance :)

Moment de solitude


Et puis les derniers mètres arrivent. Et là, c'est la déception !

Déçu, parce que premièrement, je me rends compte que l'aventure est (déjà) terminée, et que je n'ai pas envie. Je ne veux pas m'arrêter ! J'ai encore des jambes et du gaz terrible pour continuer. Franchement, une petite montée au Brévent ne m'aurait pas déplu ... jamais j'aurai cru possible qu'un jour je dise que 120 kilomètres ce n'est pas assez.
Mais quand on est bien, pourquoi s'arrêter ? Bouh, je n'ai presque pas envie de la passer cette ligne !
Et puis c'est bizarre cette distorsion du temps : j'ai l'impression d'être parti depuis tellement longtemps que je suis content d'y être enfin arriver, mais en même temps, tout ça c'est passé si vite ... tellement étrange cette sensation.

Déçu aussi, parce que je me rends compte que le gars qui est dix mètres devant moi sur la ligne d'arrivée n'est autre que Xavier Thévenard, qui remporte l'OCC (course de 50km) devant mes yeux.
Alors au début, je suis content de franchir la ligne presque en même temps que lui mais je vais vite déchanter.
La star, c'est Xavier, pas moi, et les journalites, photographes, speaker et Cie ne veulent voir que Xavier, pas le guguss en collant moule-boules, tshirt fluo, la mine défraîchit par pas loin de 32 heures d'efforts.
C'est simple, tout le monde me gueule dessus : Pousse-toi ! Ne te mets pas là ! Décale toi ! Recule ! Mais pas ici !

Bon j'ai juste envie de me casser tellement que ça en devient vexant, mais je n'ai pas moyen de bouger ! Alors j'attends comme un gland, à coté de l'arche d'arrivée, que l'interview et les photos de Xavier soient terminés.
Un bénévole me sortira finalement de là discrètement sur le coté, comme un clandestin ou quelqu'un qui n'avait pas le droit de se trouver là ... soupir ...
Il n'y aura que moi pour dire que les cinq minutes les plus pourries de ma course furent celles sur la ligne d'arrivée.

Mais bon passons, je ne veux pas rester là dessus, ma TDS est finie !





Je retrouve ma femme, ma fille ainsi que Tof et Sylvie (qui elle aussi sait mettre l'ambiance !) qui ont attendus mon arrivée. Direct je demande des news de Tom qui a donc abandonné sur problèmes gastrique.
Ouf, soulagé, rien de grave. Je suis déçu pour lui, mais je sais qu'il a de la ressource, donc je ne m'inquiète pas trop.

Tof lui a fait une course de folie, superbement gérée en moins de 25 heures (24:45) ... bravo mec !

Tof

Christophe terminera environ 1 heure derrière moi (32:30) ... la team Pays de Gex est dans la place (surtout avec la victoire de Ludo Pommeret le lendemain sur l'UTMB).

Voilà, à chaud comme à froid, il est dur pour moi de tirer un bilan de cette course. Je suis vraiment heureux d'avoir trouver les ressources pour terminer (qui est une de mes qualités premières), et super bien en plus, mais je reste quand même un peu frustré sur le fait de pas arriver à faire une course aboutie du début à la fin (qui reste un de mes plus gros défaut).

ça résume bien ma course je trouve

Mais sinon j'ai quand même pris un pied monstrueux sur la majeure partie du parcours, et je dois dire que malgré tout, j'en garderai un souvenir incroyable.

Et comme à chaque fois, tel un drogué à la recherche d'un meilleur dealer avec une dope encore plus puissante que celle que je viens de prendre, c'est avec une excitation certaine que je me projette déjà sur le planning de la saison prochaine. Une petite idée du défi que je souhaiterais réaliser ? Tof, Tom, Christophe ... on y va ? Parce que moi là, je suis méga chaud bouillant !




En attendant, va falloir recharger un peu les batteries, parce qu'une fois les endorphines et l'excitation redescendus, je me suis rendu compte que j'avais quand même pris une bonne avoine derrière les oreilles !



Et pour conclure, c'est convenu, mais c'est aussi important de le dire et de l'écrire : impossible pour moi de courir un tel défi sans le soutient de ma famille et de mes amis.

Un grand MERCI à vous tous qui m'avez envoyer vos encouragements et vos félicitations. Vous n'imaginez pas combien j'ai apprécié tous vos mots :)
Un merci aussi à tous mes lecteurs. C'est toujours agréable de savoir que mes écrits sont attendus et appréciés et que j'arrive à vous faire partager avec émotions ma passion.

Et puis spécialement cette année, un gros Big Up à Magali et Lucie (ma dream team à moi), ainsi qu'à Tof et Tom (et leurs familles). Vous savez pourquoi ;-)


A bientôt sur les sentiers :)

5 commentaires:

  1. Superbe histoire, moi qui rêve d'arriver un jour à faire ce genre de course. Bravo pour la tienne et le récit qui a suivi. bonne chance pour les suivantes.

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  2. Récit et iconographie très sympas.
    J'ai eu la chance de finir l'UTMB cette année, au ras des BH comme toi. La deuxième nuit est vraiment difficile à gérer : je voyais des peintures sur tous les cailloux et j'ai même aperçu des tatouages animés sur les mollets des coureurs ! Rien que pour cela je resigne l'année prochaine : Une vraie drogue comme tu dis !

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  3. On y va, on va revivre ça jusqu'au bout et je ne vous abandonnerai pas cette fois ci !!!

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    1. J'y compte bien, parce que sinon j'suis capable de te traîner par les cheveux jusqu'à Cham !

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  4. Mais quel suspense !! Au vu du titre, je me doutais bien que tu finirais bien par y arriver. Et puis, je me suis un peu retrouvé dans ton récit. Cette année sur la CCC, j'avais toujours 1 heure d'avance sur cette fameuse BH mais quel flip. Comme il m'est déjà arrivé de m'être fait arrêté à 7 km de l'arrivée après 19h de course, je sais qu'il faut pas flancher. Et suite à un petit accident de sac à dos, je me suis aussi retrouvé dernier de la CCC au départ de Courmayeur. Bon, super course en tout cas et bravo pour le mental d'acier.

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