* CCC 2014 *
10h00 du matin le mercredi 15 janvier 2014 : la nouvelle vient de tomber, les résultats du tirage au sort sont désormais connus et je fais parti des heureux nommés pour participer à la CCC.
Il me reste désormais 7 mois pour me préparer à avaler un parcours dantesque : 101 kilomètres, 6'100 mètres de dénivelé, 5 cols à passer à plus de 2'000 mètres dont les deux premiers à plus de 2'500 m, le ton est donné, c'est pas pour rigoler.
Je sais que si je vais au bout, j'en ai environ pour 20 heures de course à pied non stop ... Challenge !
Comme C'était Chouette
C'est le meilleur acronyme que j'ai trouvé pour résumer cette CCC, Courmayeur Champex Chamonix. Moi je l'aurai bien appelé aussi CCD, Comme C'était Dur, mais ça nous faisait passer par Dijon ou Dunkerque, et ça, c'était vraiment trop long !
Encore aujourd'hui, à l'heure où je tape ces lignes, je me demande comment il m'a été possible d'aller au bout de cette épreuve, quelles ressources je suis aller trouver pour terminer ce parcours ... je ne saurai vous le dire ... je sais juste que je l'ai fait.
Récit :
5h30 ce vendredi 29 août 2014. A l'heure où je me réveille, je me dis que demain, à cette heure ci je serais en train de fêter mon arrivée à Chamonix, ou bien je serais dans un bus de l'organisation pour me ramener aussi à Chamonix après avoir abandonné le long du chemin. Mais pour l'instant je suis assez serein. Petit déjeuner tranquille sur la terrasse de l'appartement à Argentière : tartines au Nutella, jus d'oranges pressées et une banane. La météo s'annonce aussi capricieuse qu'une ado devant un magasin Abercomby ... c'est une donnée qu'il va falloir gérer.
Je prends mon sac qui est prêt et re-prêt et re-re-prêt depuis une semaine et je file à Chamonix pour sauter dans le bus de l'orga qui nous emmène à Courmayeur.
Le fait de voir tous les autres coureurs fait monter la pression d'un coup. On peut entendre certains estomacs se nouer et certaines voix trembloter. Du coup il règne une atmosphère étrange dans ce bus je trouve.
Encore aujourd'hui, à l'heure où je tape ces lignes, je me demande comment il m'a été possible d'aller au bout de cette épreuve, quelles ressources je suis aller trouver pour terminer ce parcours ... je ne saurai vous le dire ... je sais juste que je l'ai fait.
Récit :
5h30 ce vendredi 29 août 2014. A l'heure où je me réveille, je me dis que demain, à cette heure ci je serais en train de fêter mon arrivée à Chamonix, ou bien je serais dans un bus de l'organisation pour me ramener aussi à Chamonix après avoir abandonné le long du chemin. Mais pour l'instant je suis assez serein. Petit déjeuner tranquille sur la terrasse de l'appartement à Argentière : tartines au Nutella, jus d'oranges pressées et une banane. La météo s'annonce aussi capricieuse qu'une ado devant un magasin Abercomby ... c'est une donnée qu'il va falloir gérer.
Je prends mon sac qui est prêt et re-prêt et re-re-prêt depuis une semaine et je file à Chamonix pour sauter dans le bus de l'orga qui nous emmène à Courmayeur.
Le fait de voir tous les autres coureurs fait monter la pression d'un coup. On peut entendre certains estomacs se nouer et certaines voix trembloter. Du coup il règne une atmosphère étrange dans ce bus je trouve.
Bref, Courmayeur, ligne de départ, il reste une heure à poireauter avant le lâcher de fauves. C'est l'heure du pipi de la peur, de faire quelques selfies et de discuter avec les autres traileurs. Pour faire simple, on joue à celui qui à la plus grosse :
-"Tu t'es qualifié sur quelles courses, en quel temps, tu prévois d'arriver à quelle heure demain (si tu y arrives bien sûr hein lol ) ?"
Pour ma part j'ai le plaisir de rencontrer Mathieu, un des deux créateurs de la marque Douzaleur. Il vient à ma rencontre parce que je porte un de ses t-shirt. Je rigole parce qu'en fait ce t-shirt, c'est lui même qui me l'a offert suite à un concours qu'il avait lancé sur facebook. Quelle coïncidence ! Mais le plus drôle dans cette histoire, c'est que Mathieu a fait une superbe course avec un chrono de fou, et comme je passais tout le temps derrière lui et qu'on était habillé de la même manière, et bien pendant toute la course j'ai entendu :
-" Allez !! Go ! Go ! Go ! Ton frère est juste devant toi, il est pas loin, tu peux le rattraper ! "
Mort de rire :)
Et à chaque fois que j'étais dans le dur et que j'entendais ces mots, et bah je ne sais pas pourquoi, mais ça me redonnait une patate d'enfer ! Involontairement, Mathieu et Douzaleur ont contribués à ce que je termine cette course, je trouve ça dingue ...
-"Tu t'es qualifié sur quelles courses, en quel temps, tu prévois d'arriver à quelle heure demain (si tu y arrives bien sûr hein lol ) ?"
Pour ma part j'ai le plaisir de rencontrer Mathieu, un des deux créateurs de la marque Douzaleur. Il vient à ma rencontre parce que je porte un de ses t-shirt. Je rigole parce qu'en fait ce t-shirt, c'est lui même qui me l'a offert suite à un concours qu'il avait lancé sur facebook. Quelle coïncidence ! Mais le plus drôle dans cette histoire, c'est que Mathieu a fait une superbe course avec un chrono de fou, et comme je passais tout le temps derrière lui et qu'on était habillé de la même manière, et bien pendant toute la course j'ai entendu :
-" Allez !! Go ! Go ! Go ! Ton frère est juste devant toi, il est pas loin, tu peux le rattraper ! "
Mort de rire :)
Et à chaque fois que j'étais dans le dur et que j'entendais ces mots, et bah je ne sais pas pourquoi, mais ça me redonnait une patate d'enfer ! Involontairement, Mathieu et Douzaleur ont contribués à ce que je termine cette course, je trouve ça dingue ...
Le jeu des 7 erreurs ... |
3, 2, 1 ... partez !
Il hallucine parce que je suis déjà devant lui ! |
9h10, le départ est donné. Et y'a pas à dire, les Italiens savent donner de la voix pour vous encourager. Entre la musique, les cloches qui résonnent, les applaudissements, l'effervescence des spectateurs et la libération de pouvoir enfin y aller après des mois et des mois d'entraînements, et bien je peux vous dire que c'est avec des yeux bien humides que je passe la ligne de départ.
L'émotion est, à ce moment là, au plus fort. Je me dis que ça va être une journée de folie...
Le chrono est lancé, c'est parti. Pas loin de 2'000 coureurs déboulent dans Courmayeur, et après trois kilomètres d'échauffement à courir sur une route goudronnée, les choses sérieuses commencent.
Enfin, je dis que les choses sérieuses commencent, ça c'est sur le papier, tiens, je suis sympa, je vous redonne le profil du parcours :
... parce que dans la vraie vie, cette montée de la Tête de la tronche (quel nom), eh bien elle s'est faite tranquillou, ce qui, dans un premier temps était plutôt fait pour m'arranger puisque je ne suis toujours pas du matin et que la machine a du mal à se mettre en route.
Mais quand même, ça traîne, ça traîne dans cette montée. Ça bouchonne même à certains endroits, on se croirait sur l'autoroute du Sud pour les retours de vacances.
Le pire, c'est que les minutes défilent et qu'il n'y a rien à faire.
Je ne comprends pas : mécaniquement, les plus forts sont devant, donc il me parait peu probable que ceux-ci nous ralentissent non ? Je rouspète un peu. râle même de temps à autre mais finalement je prends mon mal en patience et ceci pour deux raisons.
Premièrement, je n'avais qu'à partir plus vite avec les costauds, ça m'apprendra à traînasser sur la ligne de départ à faire des photos.
Deuxièmement, les sensations ne sont pas très bonnes en ce début de course. J'ai peur pour mon genou gauche, mais finalement c'est mon mollet droit qui n'a pas l'air très motivé et j'ai une méchante douleur qui part sous mon talon gauche et remonte jusqu'à ma fesse.
C'est tout nouveau, ça vient de sortir et ce n'est pas fait pour me rassurer non plus, donc finalement ce départ tout tranquille, je le prends comme une chance de ne pas jouer au pétard mouillé.
Bref, ça grimpe, et toujours dans les bouchons ... ça m'exaspère quand même !
Enfin, tout ça pour dire que j'arrive au sommet de la Tête de la tronche avec un débours de trente minutes dans les dents sur mon temps de passage prévu. Finalement, je trouve que le nom de ce sommet était prémonitoire.
Bref, la bonne nouvelle, c'est que sur la crête, le single track devient multiple et il est désormais possible de doubler sans penser qu'une cheville peut y rester dans un élan de folie.
J'accélère un peu la cadence, commence à doubler pas mal de monde et dans la descente sur le refuge Bertone, voyant de nouveau la foule devant moi, je pète une pile et trace direct dans la pente sans suivre les lacets. J'adore ce genre d'exercice, je suis super à l'aise et j'ai les cuisses pour, donc autant me faire plaisir ... c'est toujours ça de pris, et c'est quand même presque 120 places de gagnées ^.^
Premièrement, je n'avais qu'à partir plus vite avec les costauds, ça m'apprendra à traînasser sur la ligne de départ à faire des photos.
Deuxièmement, les sensations ne sont pas très bonnes en ce début de course. J'ai peur pour mon genou gauche, mais finalement c'est mon mollet droit qui n'a pas l'air très motivé et j'ai une méchante douleur qui part sous mon talon gauche et remonte jusqu'à ma fesse.
C'est tout nouveau, ça vient de sortir et ce n'est pas fait pour me rassurer non plus, donc finalement ce départ tout tranquille, je le prends comme une chance de ne pas jouer au pétard mouillé.
Bref, ça grimpe, et toujours dans les bouchons ... ça m'exaspère quand même !
Pour faire passer le temps, je prends les filles en photos ^.^ |
Enfin, tout ça pour dire que j'arrive au sommet de la Tête de la tronche avec un débours de trente minutes dans les dents sur mon temps de passage prévu. Finalement, je trouve que le nom de ce sommet était prémonitoire.
Bref, la bonne nouvelle, c'est que sur la crête, le single track devient multiple et il est désormais possible de doubler sans penser qu'une cheville peut y rester dans un élan de folie.
J'accélère un peu la cadence, commence à doubler pas mal de monde et dans la descente sur le refuge Bertone, voyant de nouveau la foule devant moi, je pète une pile et trace direct dans la pente sans suivre les lacets. J'adore ce genre d'exercice, je suis super à l'aise et j'ai les cuisses pour, donc autant me faire plaisir ... c'est toujours ça de pris, et c'est quand même presque 120 places de gagnées ^.^
Refuge Bertone * 15 km * 1'500 D+ * 3h30 * 1'195 ème (-116)
Au refuge, et après plus de trois heures de course, les bidons sont vides. Je fais le plein rapidos, envoie un petit texto vite fait pour rassurer la famille et go, je file direction le refuge de Bonatti, une banane et mon sandwich dans les dents.
Pour l'instant je me sens assez bien. La météo est plutôt clémente : le soleil va et vient, ainsi que quelques gouttes de pluie, mais juste de quoi me rafraîchir ... à peine, donc c'est plutôt cool.
Comme on vient de passer la Tête de la tronche, on change de versant et on a désormais une vue imprenable sur tout le massif du Monte Bianco. Moi qui ai l'habitude de voir le côté Français, le côté Italien est complètement différent.
Adieu remontées mécaniques, téléphériques, routes, urbanisation à gogo, voitures et tout le toutim, ici, il n'y rien si ce n'est la montagne, brute, qui s'offre à vous.
La vue est saisissante, impressionnante... j'imagine les cordées d'alpinistes partant à l'assaut de ces sommets, j'en frémis tellement que ce versant en impose.
Je me délecte du paysage qui m'est offert et comme le moral est bon, j'en profite pour accélérer un peu la cadence histoire de refaire le retard pris en début de course.
Les kilomètres défilent et je me sens de mieux en mieux. La douleur de la sciatique du côté gauche de début de course à disparu, mon genou a l'air de tenir le coup et il y a juste le mollet droit qui tiraille, mais pour l'instant rien de bien méchant.
Bref, le gars enfile les perles et profite à fond du parcours et de la course pour arriver au ravitaillement Arnuva, au pied du grand col Ferret.
Adieu remontées mécaniques, téléphériques, routes, urbanisation à gogo, voitures et tout le toutim, ici, il n'y rien si ce n'est la montagne, brute, qui s'offre à vous.
La vue est saisissante, impressionnante... j'imagine les cordées d'alpinistes partant à l'assaut de ces sommets, j'en frémis tellement que ce versant en impose.
Je me délecte du paysage qui m'est offert et comme le moral est bon, j'en profite pour accélérer un peu la cadence histoire de refaire le retard pris en début de course.
Because I'm hapyyyyyy ... |
Les kilomètres défilent et je me sens de mieux en mieux. La douleur de la sciatique du côté gauche de début de course à disparu, mon genou a l'air de tenir le coup et il y a juste le mollet droit qui tiraille, mais pour l'instant rien de bien méchant.
Bref, le gars enfile les perles et profite à fond du parcours et de la course pour arriver au ravitaillement Arnuva, au pied du grand col Ferret.
Arnuva * 27 km * 1'800 D+ * 5h30 * 1'135 ème (-60)
Petit rituel au ravito : une soupe de vermicelles, plusieurs quartiers d'oranges, je remplis les gourdes et vamos, il n'y a pas que ça à faire et comme je suis chaud bouillant, j'attaque la montée de ce grand col Ferret le pied au plancher.
Dans cette montée, le soleil est avec nous et c'est super agréable.
Il y a quelque chose qui se passe en moi et j'aime cette sensation. Je commence à doubler quelques concurrents ... pow pow pow ... je sens que cette montée va être mon heure de gloire. Ce n'est plus du sang qui coule dans mes veines mais de l'adrénaline !
J'ai une patate incroyable depuis le ravitaillement et je compte bien en profiter. Une petite photo pour immortaliser le début de cette grimpette, puis après zou, je me concentre sur mes cuisses et j'envoie les watts.
L'Ipod coincé dans mes oreilles, de la musique bien velue me donne le rythme : guitares endiablées, voix rauques, riffs de malade, caisse claire qui martèle ... tout y passe et j'adore ça.
Je remonte les concurrents un par un et je fais halluciner pas mal de gars tellement je dois avoir l'air facile. Le seul truc qui m'inquiète, c'est que quand j'ai des périodes d'euphorie comme maintenant en trail, et bien en général, je me prends une grosse claque derrière la tête dans la période qui suit.
Et franchement, je sais que la route est encore bien longue, qu'il faut que je gère tout ça tranquillou et que prendre un 6-0 derrière me ferait bien chier.
J'essaie donc de temporiser un peu et de ne pas trop me mettre dans le rouge, mais c'est pas facile du tout ... en fait c'est tout aussi dur à gérer que quand tu es dans le dur.
L'Ipod coincé dans mes oreilles, de la musique bien velue me donne le rythme : guitares endiablées, voix rauques, riffs de malade, caisse claire qui martèle ... tout y passe et j'adore ça.
Je remonte les concurrents un par un et je fais halluciner pas mal de gars tellement je dois avoir l'air facile. Le seul truc qui m'inquiète, c'est que quand j'ai des périodes d'euphorie comme maintenant en trail, et bien en général, je me prends une grosse claque derrière la tête dans la période qui suit.
Et franchement, je sais que la route est encore bien longue, qu'il faut que je gère tout ça tranquillou et que prendre un 6-0 derrière me ferait bien chier.
J'essaie donc de temporiser un peu et de ne pas trop me mettre dans le rouge, mais c'est pas facile du tout ... en fait c'est tout aussi dur à gérer que quand tu es dans le dur.
Grand Col Ferret * 32 km * 2'600 D+ * 7h00 * 1'022 ème (-113)
Bref, au sommet du Grand Col Ferret, à 2'500 m d'altitude, j'ai repris la bagatelle de 113 places dans la montée, Yeahpiiiiiiii ...
J'ai une pêche d'enfer, un moral au top et je ne vois pas ce qui pourrait venir me contrarier puisque la suite du parcours est taillé pour moi : pas loin de 20 km et 1'500 D- à descendre, je sens que je vais prendre un pied monstrueux sur ce secteur.
Avant de me lancer à corps perdu, je me fais quand même un petit stop rapidos pour : ranger mes bâtons dans mon sac (comme ça je pourrais courir encore plus vite), sortir ma veste gore-tex du fond de mon sac et la mettre dans une poche à accès rapide (le temps se couvre méchamment, on va se prendre la flotte, c'est sûr) et avaler une compote et une barre de céréales histoire d'alimenter la machine.
Gazzz, c'est reparti mon kiki !!!
Sauf que, je me souviens que, dans ma stratégie de course, je m'étais dit :
-"Stéf, mon gars, vas-y mollo dans la descente ... vas-y pas te cramer les cuissos, fais la souple et garde ta fougue pour le final pour grimper à la Tête aux vents"
... un ange passe ... je me fais flasher par le photographe (signe que je vais beaucoup trop vite) et décide de lever un peu le pied.
Concentré le gars ! On est pas là pour rigoler ^.^ |
Et là, chose aussi étrange qu'inattendue, un concurrent me double ... me faire doubler ? moi ? dans une descente en plus ? mouhahahaaa... je me marre tout seul.
Je me dis que ce gars a une prétention terrible quand même ... mais je ne relève pas, je reste stoïque et concentré sur ce que je fais.
Et puis quelques instants plus tard, un deuxième gars me double aussi ... puis trois, puis quatre ...
Oh oh oh, c'est bon, j'ai compris le message, je suis trop souple c'est ça ? Bon, je m'y remets un peu et tente de recoller au paquet devant moi, mais je sens bien que j'ai de la peine et que ça veut pas.
J'accélère encore un peu mais je me rends compte que je perds encore du terrain et que je me fais de nouveau doubler de tout les côtés.
Aïe, ça commence déjà à sentir la croquette moisie ...
Il y a à peine 5 minutes, je grimpais comme un chamois, et là, tout d'un coup je suis planté dans la descente ... comprends pas.
J'ai beau essayé de relancer, de "prendre la roue" de ceux qui me doublent, mais ça veut pas et je commence à piocher.
Je ne sais pas trop quoi faire : j'ai l'impression d'être à fond, mais les autres sont beaucoup plus à fond que moi.
Bon, donc comme d'habitude je me prends un jeu blanc dans les dents : 6-0 , jeu set et match ?
Après 10 kilomètres de descente (en 1h30 pffff ....) j'arrive au ravitaillement de la Fouly bien entamé. J'ai perdu 46 places sur cette portion et la suite s'annonce guère réjouissante : encore 10 kilomètres à descendre suivi de 5 km et 500 m D+ à monter avant d'arriver à mi-parcours à Champex où se trouve mon assistance.
Sur ma course, je m'étais fixé trois objectifs : le premier était de rallier Champex. Je reviendrai sur les deux autres par la suite.
Donc après un ravitaillement éclair comme d'habitude, je me remets en route direction Champex. A ce ravitaillement j'aurai vu déjà pas mal de coureurs qui sont encore plus mal que moi :
Certains sont en train de manger tout ce qu'ils peuvent et donnent l'impression de ne pas être pressés de repartir ... s'ils comptent repartir un jour.
D'autres ont enlevé chaussures et sac à dos, ça parle de contractures, courbatures et douleurs diverses ... l'abandon est déjà bien présent dans l'esprit de ceux-ci.
Bref, je peux voir sur mes compères que les corps ont déjà passablement souffert et que finalement, même si je ne suis pas au mieux et que je galère, je ne suis pas trop à plaindre pour l'instant.
Je repars donc l'esprit un peu plus léger en me disant que moi, j'ai de la chance d'avoir encore la force de continuer ... je ne sais pas encore combien de temps, mais je continue ... et dans le même rythme que la première partie de la descente : les jambes dures, les articulations qui couinent, le moral qui flanche, l'estomac qui envoie des signes de rébellion et la pluie qui s'invite au voyage.
Bref, ça devient dur ... de plus en plus dur, et je me dis que c'est rien, parce que je suis en train de descendre, alors je commence sérieusement à appréhender la montée sur Champex.
Pour l'instant je me laisse glisser (dans tout les sens du terme puisque pluie en trail = boue, et je peux vous dire qu'il y a eu certains passages rock n' roll !) et je m'accroche à mon peloton, mais quand la pente va s'élever, je ne sais pas trop comment je vais faire pour grimper.
J'arrive dans la montée de Champex donc, le moral dans les chaussettes trempées par la pluie. Avec l'humidité, mes pieds frottent de tout les côtés et je commence à avoir des ampoules monstrueuses. Je dois modifier mes appuis pour éviter les douleurs, mais plus les kilomètres défilent, plus il devient pénible de courir.
Je sens deux grosses ampoules sous mes doigts de pieds de chaque coté, mais le pire, c'est qu'en modifiant ma foulée, je m'en fait une autre au niveau du talon gauche ... que du bonheur !
T-shirt Douzaleur |
Je grimpe ... je ne sais pas comment, avec quelle énergie ni quelle volonté divine, mais je grimpe. Pour parfaire mon tableau qui s'assombrit avec les kilomètres, outre la fatigue qui s'installe, le moral au raz des pâquerettes, les douleurs diverses, les ampoules et la pluie qui redouble, voici que nausées et tête qui tourne viennent me rendre visite.
Ces symptômes, je les connais trop bien : hypoglycémie mon coco ! Il faut boire et manger, sinon Champex, ça restera un fantasme.
Je pioche dans mon sac à dos pour me ravitailler, et là j'y découvre ... rien, nada ! J'ai tout mangé ! Au moins un peu d'eau alors ? Non plus ! Je suis à sec de tout les cotés, la misère.
J'avais calculé au plus juste ma stratégie de ravitaillement, mais comme je suis toujours en retard sur mes temps de passage, il est logique que je me retrouve en rade à ce moment là.
A cet instant ci, je ne pense qu'à une chose : abandonner. La descente et la pluie m'ont achever et je ne me sens pas capable de continuer. La seule chose qui me fait douter, c'est quelle excuse je vais bien pouvoir donner à ma famille, mes amis et à vous lecteurs, pour avoir lâcher le morceau comme ça.
Indéniablement, je sens quand même un certaine pression ...
Bouhhhh, la fiotte ! Quoi ?! Trois ampoules, une hypo, un peu de pluie, 45 km et il est cuit le gars ?
Bon je me dis qu'avec une photo de mes ampoules que j'aurai bien charcutées avant, ça devrait passer, je peux rendre crédible l'histoire ... mais bordel, qu'est-ce-que j'en ai plein les baskets à cet instant !
Champex * 56 km * 3'400 D+ * 11h00 * 982 ème (-40)
J'arrive à Champex ... je ne sais pas comment, mais j'y arrive. Visiblement, vu la tête que font les spectateurs en me voyant, je ne dois pas trop faire envie à ce moment là.
Mais bon, Champex, je me dis que mon objectif numéro un est rempli, reste le deux et le trois.
Ma fille vient à ma rencontre et m'encourage jusqu'au ravitaillement où j'y retrouve ma femme qui est venue faire l'assistance. Elle n'a pas besoin de parler, elle a compris tout de suite que l'animal est blessé et qu'il va falloir m'achever du coup sec, sinon je vais gémir pendant des jours et des jours.
-"Ça va, tu veux que je fasse quelque chose pour toi ?"
Les mots ont du mal à sortir, il y a encore un peu de fierté au fond de moi et je ne veux pas craquer comme ça, tout d'un coup.
-"C'est dur, vraiment très dur .... je veux juste me poser un moment au calme et faire le point, on verra après."
Je rentre dans la tente du ravitaillement et là, c'est une grosse claque dans ma face, voyez plutôt l'ambiance :
Qui a fait pipi ? |
Je n'exagère qu'à peine ! C'est noir de monde, il y a des gamins qui braillent et qui courent dans tout les sens, des adultes surexcités par la cohue, des organisateurs complètement dépassés ... ça parle fort, ça crie, ça râle, c'est un truc de malade ... bref un bordel sans nom dans une ambiance surchauffée.
Ouh punaise, en moins de trois secondes je suis déjà remonté comme une pendule. J'ai les nerfs à fleur de peau, sur le point d'abandonner et je dois me contenter de 3 cm/carré pour poser la moitié d'une fesse sur un banc alors qu'il y a des familles complètes qui squattent des tables et qui mangent comme si c'était la communion du petit dernier.
J'ai vraiment super les boules et comme je ne peux pas faire évacuer les trois mille personnes, le mieux que j'ai à faire, c'est de me casser vite fait d'ici.
Du coup, j'en oublie mes soucis et mes bobos.
J'enlève mes chaussettes, trois tours de sparadraps sur mes ampoules monstrueuses et je change de chaussures. J'opte pour l'option finir la course avec les Dynafit et leur chausson plus étroit, ça devrait moins frotter qu'avec les Saucony.
J' échange mon short trempé contre mon collant (toujours ça de moins à porter dans le dos), j'avale un plat de pâtes arraché à un bénévole et JE ME CASSE !!!
Bordel, j'ai grave les boules ! Le seul point positif, c'est que je n'ai pas eu le temps de chouiner et de faire mon malheureux. Après un petit câlin et un bisou, je m'entends dire :
-" On se retrouve à Chamonix. "
La nuit vient de tomber, je traverse Champex dans un état second et me voici parti mon pour objectif numéro deux : rejoindre Trient.
Bon, comme l'approche sur la montée de Bovine (La Giète) est encore en descente, je prends le temps quand même de faire un petit check-up rapidos :
Points négatifs
1/ Il fait nuit et il pleut.
2/ Ma batterie de secours pour mon gps est hs à cause du froid. Mon gps va donc bientôt tomber en rade ce qui veut dire que je devrais naviguer à vue. De plus, je ne pourrais pas recharger l'accu de ma lampe frontale aussi.
3/ J'ai quand même un accu de secours pour cette lampe frontale. Lumière estimée à 8 heures. Si descente sur Chamonix il y a , à la bougie ou à la lumière du jour ça se fera.
4/ Je n'ai pas eu le temps de bien calculer, mais en gros j'ai deux heures de retard sur mon planning initial ... ça fait un peu mal au cul sur 50 km quand même.
5/ Je suis fatigué.
6/ Eh bien, on dirait que c'est reparti pour encore 50 km.
Points positifs
1/ Mon sac est rempli : barres de céréales, sandwichs, chocolat, compotes ainsi que de l'eau.
2/ Mes ampoules ont l'air de bien s'accommoder à mes Dynafit.
3/ En voyant le nombre de coureurs qui abandonnent à Champex et malgré mon moral qui n'est pas au top, je me dis que j'ai de la chance ... alors je m'accroche.
4/ Je m'imagine à Chamonix ... ce serait un truc de dingue quand même.
5/ Je suis fatigué ... mais pas encore assez.
6/ Eh bien, on dirait que c'est reparti pour 50 km ... et c'est tant mieux, ça veut dire que je suis vivant, que je peux encore avancer et que je suis venu ici pour ça. Let's go !
J'ai toujours la tête qui tourne un peu ainsi que quelques vertiges. Il faut vraiment que je me force à manger et à boire ... ce que je ferai pendant toute la montée sur Bovine.
Je ne vais pas bien vite dans cette montée parce que je prends un peu le temps de me refaire la cerise, ce qui s'avère une bonne tactique puisque les (bonnes) sensations reviennent au fur et à mesure des kilomètres.
Je n'avance pas bien vite aussi parce qu'il fait nuit noir, que la pluie redouble d'intensité, qu'il y a un peu de brouillard par moment et que je patauge dans une gadoue pas croyable. Voici une photo faite par l'organisation au petit matin :
J'ai toujours la tête qui tourne un peu ainsi que quelques vertiges. Il faut vraiment que je me force à manger et à boire ... ce que je ferai pendant toute la montée sur Bovine.
Je ne vais pas bien vite dans cette montée parce que je prends un peu le temps de me refaire la cerise, ce qui s'avère une bonne tactique puisque les (bonnes) sensations reviennent au fur et à mesure des kilomètres.
Je n'avance pas bien vite aussi parce qu'il fait nuit noir, que la pluie redouble d'intensité, qu'il y a un peu de brouillard par moment et que je patauge dans une gadoue pas croyable. Voici une photo faite par l'organisation au petit matin :
M'en fiche, s'il faut défier les éléments pour voir Chamonix, eh bien je le ferai. J'arrive au sommet de Bovine et malgré quelques tracas et douleurs somme toute normale après 60 kilomètres de course, le moral et l'état physique général est plutôt bon.
J'oublie complètement l'idée de m'arrêter définitivement à Trient, je suis désormais dans la planification et la gestion de course pour aller au bout.
Descente sur Trient : c'est raide, ça glisse et je manque au moins 200 fois de me fracasser le cul par terre, mais je tiens bon. Ce qui n'est pas le cas de certains concurrents que je double. Certains sont couvert de boue ... j'ai envie de rigoler mais il parait que c'est pas gentil de se moquer ... donc je reste concentré pour ne pas me prendre une gamelle non plus.
Mais le plus impressionnant en fait, à part les saltos dans la gadoue, c'est déjà de voir Trient en dessous de mes pieds, niché au creux de la vallée, et surtout d'imaginer la prochaine montée, juste en face où des centaines de lampes frontales scintillent et dessinent le chemin.
Pfiou, faut descendre tout la bas en bas et remonter tout là haut en haut ? ... ça casse un peu les pattes là quand même.
J'oublie complètement l'idée de m'arrêter définitivement à Trient, je suis désormais dans la planification et la gestion de course pour aller au bout.
Descente sur Trient : c'est raide, ça glisse et je manque au moins 200 fois de me fracasser le cul par terre, mais je tiens bon. Ce qui n'est pas le cas de certains concurrents que je double. Certains sont couvert de boue ... j'ai envie de rigoler mais il parait que c'est pas gentil de se moquer ... donc je reste concentré pour ne pas me prendre une gamelle non plus.
Mais le plus impressionnant en fait, à part les saltos dans la gadoue, c'est déjà de voir Trient en dessous de mes pieds, niché au creux de la vallée, et surtout d'imaginer la prochaine montée, juste en face où des centaines de lampes frontales scintillent et dessinent le chemin.
Pfiou, faut descendre tout la bas en bas et remonter tout là haut en haut ? ... ça casse un peu les pattes là quand même.
Trient * 72 km * 4'300 D+ * 15h00 * 949 ème (-33)
J'arrive au ravitaillement de Trient, objectif numéro deux sur trois atteint, YES !!
Il est minuit (!!!) et ça fait déjà environ 15 heures que je cours. Je ne vais pas vous mentir, mais à ce moment, je suis quand même sacrément entamé.
Musculairement c'est tout nickel, par contre les genoux commencent à grincer sérieux, le mollet droit devient franchement douloureux et je sens que la fatigue générale n'aide pas à être lucide et à avoir des gestes simples et précis.
Au ravitaillement, je galère pour remplir mes gourdes, oublie d'en fermer une qui se videra sur les chaussures de mon voisin (désolé), peine à ouvrir un sachet de sucre pour le mettre dans mon café etc ...
Mis à part le café, je reste sur ma stratégie qui fonctionne bien : oranges, soupe de vermicelles, une barre de chocolat noir et hasta la vista baby.
Je pars de Trient pour monter à Catogne et redescendre sur Vallorcine, dernier et ultime objectif de ma course.
Depuis le départ, c'est clair et limpide dans ma tête : Champex (1/3) puis Trient (2/3) et Vallorcine (3/3) et puis basta ... je vous explique la raison plus tard (suspens à deux balles).
Vu que mon gps vient de rendre son dernier biiiiiiip et que je navigue désormais à vue, je sors ma carte de ma poche pour voir un peu où j'en suis : Vallorcine dans 10 kilomètre et 1'000 m de D+ ... punaise, la route est encore bien longue.
Depuis le départ, c'est clair et limpide dans ma tête : Champex (1/3) puis Trient (2/3) et Vallorcine (3/3) et puis basta ... je vous explique la raison plus tard (suspens à deux balles).
Vu que mon gps vient de rendre son dernier biiiiiiip et que je navigue désormais à vue, je sors ma carte de ma poche pour voir un peu où j'en suis : Vallorcine dans 10 kilomètre et 1'000 m de D+ ... punaise, la route est encore bien longue.
Au fond : Vallorcine ! |
Je m'enfonce de nouveau donc dans la nuit pour attaquer cette ultime montée. Il ne pleut plus mais par contre le terrain est toujours bien gras.
Il a beau faire bien sombre, je distingue quand même la montagne qui s'impose devant moi. Elle me toise de toute sa grandeur et me murmure qu'elle ne se livrera pas si facilement ... ce que crois bien volontiers vu mon état de fraîcheur.
Alors je me fait humble. Je sais que j'ai assez d'énergie pour aller à Vallorcine, je baisse la tête, trouve mon rythme, m'accroche à mon objectif et entame ce tronçon d'un air déterminé.
Je me suis fait à l'idée maintenant que je vais courir toute la nuit et que mon arrivée se fera au petit matin ... ce qui veut dire que je vais en chier plus longtemps que prévu. Grrrr ...
J'ai mon mollet droit qui devient de plus en plus douloureux et ça commence à m'inquiéter un peu cette histoire, parce que mis à part ça et que j'avance un peu trop doucement, je cours désormais au moral et celui-ci est relativement bon. Je ne boude pas mon plaisir donc.
Après tout juste 10 minutes de montée, ma lampe frontale m'envoie des signes d'agonie assez prononcés. Théoriquement, quand la batterie est morte, ma lampe se met en mode sécurité, c'est à dire qu'elle éclaire pendant 30 minutes au strict minimum, soit le temps de changer la batterie ou d'allumer un feu de camp.
Vu la flotte qu'il est tombé, on va oublier les grillades. J'attends par contre que ma lampe se mette en mode sécurité, histoire de tirer un maximum sur la batterie, parce que je pense que ça va être chaud de faire toute l'autre partie de la nuit avec ma batterie de secours.
Oui, mais là, après le bug de mon chargeur, de mon gps, voici celui de ma lampe frontale qui s'éteint comme ça, sans prévenir, en pleine nuit et en pleine forêt.
Black out total !
Mais qu'est ce que c'est que ce bordel ??!!!
Ma seconde batterie est au fond de mon sac (c'est malin ça) et je n'arrive pas à mettre la main dessus dans le noir complet. Vu que je suis seul, il va falloir que j'attende le coureur suivant pour qu'il m'éclaire un instant.
Ce coureur arrive 5 minutes plus tard et sursaute en me voyant l'interpeller dans la nuit. Le gars était tellement surpris qu'il est parti direct en courant, sans me demander si j'avais besoin d'aide. J'hallucine, l'enfoiré !
Plongé de nouveau dans le noir, j'attends le coureur qui était juste derrière lui, qui sera tout aussi surpris que le premier, mais qui au moins aura la gentillesse de m'éclairer 1 minute pour que je puisse repartir.
Allez, je vois de nouveau le bout de mes pieds, je me mets dans ma bulle et grimpe encore et encore et encore ...
C'est long, je commence à en avoir marre, et comme je n'ai plus de gps, je ne sais pas à quelle altitude je suis et combien il reste à grimper.
Alors j'essaie de ne pas sombrer, de ne pas penser que c'est trop dur, que c'est trop long et que je n'en verrai jamais le bout.
Je m'accroche, c'est tout. Avancer, garder mon rythme, m'accrocher, avancer, m'accrocher et avancer ... bientôt la délivrance, bientôt Vallorcine.
Je passe Catogne et dans la descente j'aperçois le ravitaillement tout en bas.
Mmmmmh, c'est bon, mon ultime objectif me tend les bras. Le moral remonte d'un coup, surtout que je connais assez bien cette descente. J'accélère un peu et double encore pas mal de gars ... mais même avec ça, c'est quand même encore de plus en plus dur.
Je n'ai plus la souplesse et mes jambes ne travaillent plus correctement pour amortir les variations de terrain. A chaque pas, ça tape dans les articulations : genoux, hanches, dos, tout y passe et j'arrive à Vallorcine complètement cuit, lessivé, cramé, éreinté !
Je sors du ravitaillement avec la banane. Pour une fois elle n'est pas dans la bouche, mais sur mon visage :)
J'arrive au Col des Montets, et là, je touche l'extra-balle. Comme je suis désormais en France, mon téléphone active la réception des données (internet). Je pense que mon téléphone a du sonner pendant près de deux minutes non stop, tellement que j'avais de notifications sur Facebook, de messages de soutient et d'encouragement (pas loin d'une centaine quand même !).
Je ne prends pas le temps de regarder car je veux rester dans ma course, mais je suis super ému, et ça me redonne encore plus la pêche pour continuer, m'accrocher encore et terminer ce challenge.
Il est quatre heure du matin. Alors que tout le monde dort, moi je cours ... je trouve ça dingue ! Je passe le poste de contrôle du Col des Montets et le bénévole qui scane mon dossard a l'air tout surpris de voir un coureur aussi heureux à cette heure ci.
-" Reste encore la Tête aux vents à monter, hein." Me glisse-t-il.
-" Easy, dans 10 minutes je suis à Chamonix." ... petit sourire entendu ...
Je lui dit aussi un immense MERCI, parce que chapeau, Monsieur, de venir faire le bénévole et d'encourager les coureurs à cette heure là de la nuit.
J'attaque donc cette dernière montée le couteau entre les dents.
Mais là, gros coup de massue derrière la tête.
Dès les premiers lacets, je me rends compte que le mental ne fait pas tout et que ça va être quand même un sacré morceau à avaler cette Tête aux vents. Je sens que je flirte vraiment avec mes limites physique à ce moment là. Je peux encore vraiment monter tout là-haut ?
Il a beau faire nuit, je peux voir les coureurs devant moi illuminer le chemin grâce à leurs lampes frontale.
Je regarde donc toutes ces lumières qui scintillent au dessus de ma tête. Elle me paraisse si haut, si loin ... je me dis que ce n'est pas possible, que ce doit être les étoiles que je regarde.
Ou bien il y a un truc, je sais pas, un ascenseur panoramique, un tour bonus en montgolfière ... ça me parait tellement inhumain, tellement énorme, monstrueux, inaccessible.
Mais non, les lumières bougent, ce ne sont donc pas les étoiles et il va falloir y aller.
Toute ma bonne humeur et ma bonne volonté retombe d'un coup comme un vulgaire soufflé Masterchef. Je n'ai pas gravi le premier mètre que je suis déjà dans le dur, le très très dur, voir même le trop dur ...
Donc de nouveau, j'applique la technique qui avait bien fonctionnée avant : je me mets dans ma bulle, trouve mon rythme, j'avance et je m'accroche ... tenir encore ... je sais, je peux le faire ... tenir encore un peu ... avancer, m'accrocher.
Je regarde un peu les autres coureurs que je double, et même si je ne vois pas bien les visages, je peux quand même distinguer que tout le monde est à bout et est en train de puiser dans les ultimes ressources pour avancer.
Je rame pas possible, je suis super essoufflé, le coeur qui bat à mille à l'heure et tous mes voyants sont au rouge écarlate.
Je dois faire de courtes pauses pour reprendre de temps à autre mes esprits, mais j'essaie de m'arrêter le moins possible car à chaque fois la reprise n'en est que plus dure.
En toute sincérité, je ne pense pas avoir autant donné juste pour pouvoir continuer. Mon mollet droit est désormais à l'agonie, tout comme chaque particule de mon corps.
Mais encore une fois, je m'accroche et je trouve des ressources insoupçonnées en moi pour "rester en vie" dans cette course.
La montée n'en finit pas ... et à l'instant où j'allais poser mes fesses pour renoncer et avouer que je n'en pouvais vraiment plus, le sommet de la Tête aux vents se dévoile enfin devant moi !
Rhhhaaaa, mais quelle délivrance, quel soulagement !
Il est environ 6 heures du matin et le soleil se lève sur le Mont-Blanc. Quelle récompense, j'ai bien fait de ne pas courir aussi vite que je le voulais finalement.
Encore quelques kilomètres de faux-plat, montées et descentes pour rejoindre le dernier poste de ravitaillement de la Flégère où je passerai en coup de vent pour saluer les bénévoles (passer toute la nuit là-haut, quel courage ... encore merci à vous !). J'ai encore un peu d'eau dans les gourdes, ça suffira largement pour aller à Chamonix.
Punaise, je descends sur Chamonix, je n'y croit pas ! Ça va le faire bordel !!! J'ai retrouvé ma banane, je me dis que c'est complètement crazy et que je vais y arriver ...
Je suis d'autant plus heureux que je vais pouvoir prendre ma revanche sur cette descente qui s'était refusée à moi au marathon du Mont-Blanc. A cause d'une tendinite au TFL du genou gauche, j'avais du la faire en boitant ... mais cette fois-ci, je peux courir, ah ah ah !
Enfin, quand je dis courir, c'est un bien grand mot, parce que même avec la meilleure volonté du monde, ce n'est vraiment pas évident de courir avec deux morceaux de bois à la place des jambes.
Mais, j'y vais, du mieux que je peux et en savourant au maximum ces derniers kilomètres de course. Après la nuit, la pluie, le vent, le brouillard, la boue ... ça en devient carrément agréable de courir le matin en plein jour sur un sol sec, même après plus de 22 heures d'effort.
Je me fais la dernière descente à une allure vertigineuse de 6 km/h et je déboule dans Chamonix comme un mort de faim. Mon team est là et tout le monde m'accompagne pour faire le dernier bout ensemble.
Ça me fait chaud au coeur de les voir me soutenir. J'ai l'impression de rentrer d'un treck de trois semaines et de retrouver la civilisation, le bitume, les boutiques, les voitures ... quel sentiment étrange.
Je me fais les 500 derniers mètres seul. Je me sens détruit physiquement et tellement fort mentalement ... j'accélère encore ... je la vois au loin, cette foutue ligne d'arrivée.
Il y a quelque chose de tellement futile à cet instant, de se dire que j'ai couru tout ça juste pour passer cette ligne rouge, se retrouver ici et entendre :
-" Et voici notre 814 ème finisher ! Bravo Stéphane ! "
Il a beau faire bien sombre, je distingue quand même la montagne qui s'impose devant moi. Elle me toise de toute sa grandeur et me murmure qu'elle ne se livrera pas si facilement ... ce que crois bien volontiers vu mon état de fraîcheur.
Alors je me fait humble. Je sais que j'ai assez d'énergie pour aller à Vallorcine, je baisse la tête, trouve mon rythme, m'accroche à mon objectif et entame ce tronçon d'un air déterminé.
Je me suis fait à l'idée maintenant que je vais courir toute la nuit et que mon arrivée se fera au petit matin ... ce qui veut dire que je vais en chier plus longtemps que prévu. Grrrr ...
J'ai mon mollet droit qui devient de plus en plus douloureux et ça commence à m'inquiéter un peu cette histoire, parce que mis à part ça et que j'avance un peu trop doucement, je cours désormais au moral et celui-ci est relativement bon. Je ne boude pas mon plaisir donc.
Après tout juste 10 minutes de montée, ma lampe frontale m'envoie des signes d'agonie assez prononcés. Théoriquement, quand la batterie est morte, ma lampe se met en mode sécurité, c'est à dire qu'elle éclaire pendant 30 minutes au strict minimum, soit le temps de changer la batterie ou d'allumer un feu de camp.
Vu la flotte qu'il est tombé, on va oublier les grillades. J'attends par contre que ma lampe se mette en mode sécurité, histoire de tirer un maximum sur la batterie, parce que je pense que ça va être chaud de faire toute l'autre partie de la nuit avec ma batterie de secours.
Oui, mais là, après le bug de mon chargeur, de mon gps, voici celui de ma lampe frontale qui s'éteint comme ça, sans prévenir, en pleine nuit et en pleine forêt.
Black out total !
Mais qu'est ce que c'est que ce bordel ??!!!
Ma seconde batterie est au fond de mon sac (c'est malin ça) et je n'arrive pas à mettre la main dessus dans le noir complet. Vu que je suis seul, il va falloir que j'attende le coureur suivant pour qu'il m'éclaire un instant.
Ce coureur arrive 5 minutes plus tard et sursaute en me voyant l'interpeller dans la nuit. Le gars était tellement surpris qu'il est parti direct en courant, sans me demander si j'avais besoin d'aide. J'hallucine, l'enfoiré !
Plongé de nouveau dans le noir, j'attends le coureur qui était juste derrière lui, qui sera tout aussi surpris que le premier, mais qui au moins aura la gentillesse de m'éclairer 1 minute pour que je puisse repartir.
Allez, je vois de nouveau le bout de mes pieds, je me mets dans ma bulle et grimpe encore et encore et encore ...
C'est long, je commence à en avoir marre, et comme je n'ai plus de gps, je ne sais pas à quelle altitude je suis et combien il reste à grimper.
Alors j'essaie de ne pas sombrer, de ne pas penser que c'est trop dur, que c'est trop long et que je n'en verrai jamais le bout.
Je m'accroche, c'est tout. Avancer, garder mon rythme, m'accrocher, avancer, m'accrocher et avancer ... bientôt la délivrance, bientôt Vallorcine.
Je passe Catogne et dans la descente j'aperçois le ravitaillement tout en bas.
Mmmmmh, c'est bon, mon ultime objectif me tend les bras. Le moral remonte d'un coup, surtout que je connais assez bien cette descente. J'accélère un peu et double encore pas mal de gars ... mais même avec ça, c'est quand même encore de plus en plus dur.
Je n'ai plus la souplesse et mes jambes ne travaillent plus correctement pour amortir les variations de terrain. A chaque pas, ça tape dans les articulations : genoux, hanches, dos, tout y passe et j'arrive à Vallorcine complètement cuit, lessivé, cramé, éreinté !
Vallorcine * 83 km * 5'100 D+ * 18h30 * 887 ème (-62)
V A L L O R C I N E ! ! ! ! Bordel ! Objectif ultime de cette course. J'y suis, je l'ai fait !!! Je suis trop trop trop content d'y être, de mettre accrocher et d'avoir tenu jusqu'au bout.
Pour moi, dans ma tête, ma course est terminée, je fais ce que je voulais faire, basta ...
Enfin basta, que je m'explique, il reste encore une petite vingtaine de kilomètres à manger et la montée de la Tête aux vents, ce qui est loin d'être une promenade de santé, surtout après 80 bornes dans les jambes et plus de 18 heures de course.
Mais le truc, c'est que je savais que si j'arrivais à Vallorcine, le reste c'était du bonus et que sauf blessure grave, j'irai à Chamonix.
A cloche-pied, à quatre-pattes, sur les mains ou bien même en rampant, rien ne m'arrêtera pour arriver au bout.
Physiquement, je suis réellement au bout du rouleau, par contre j'ai désormais une volonté et un mental de feu ... il n'y a plus de limites, je suis prêt à passer par dessus les 887 coureurs devant moi ! J'ai la rage et après un ravito express, comme il est de coutume, je pars à l'assaut de la finish line comme si je commençais ma course maintenant.
Je sors du ravitaillement avec la banane. Pour une fois elle n'est pas dans la bouche, mais sur mon visage :)
J'arrive au Col des Montets, et là, je touche l'extra-balle. Comme je suis désormais en France, mon téléphone active la réception des données (internet). Je pense que mon téléphone a du sonner pendant près de deux minutes non stop, tellement que j'avais de notifications sur Facebook, de messages de soutient et d'encouragement (pas loin d'une centaine quand même !).
Je ne prends pas le temps de regarder car je veux rester dans ma course, mais je suis super ému, et ça me redonne encore plus la pêche pour continuer, m'accrocher encore et terminer ce challenge.
Il est quatre heure du matin. Alors que tout le monde dort, moi je cours ... je trouve ça dingue ! Je passe le poste de contrôle du Col des Montets et le bénévole qui scane mon dossard a l'air tout surpris de voir un coureur aussi heureux à cette heure ci.
-" Reste encore la Tête aux vents à monter, hein." Me glisse-t-il.
-" Easy, dans 10 minutes je suis à Chamonix." ... petit sourire entendu ...
Je lui dit aussi un immense MERCI, parce que chapeau, Monsieur, de venir faire le bénévole et d'encourager les coureurs à cette heure là de la nuit.
J'attaque donc cette dernière montée le couteau entre les dents.
Mais là, gros coup de massue derrière la tête.
Dès les premiers lacets, je me rends compte que le mental ne fait pas tout et que ça va être quand même un sacré morceau à avaler cette Tête aux vents. Je sens que je flirte vraiment avec mes limites physique à ce moment là. Je peux encore vraiment monter tout là-haut ?
Il a beau faire nuit, je peux voir les coureurs devant moi illuminer le chemin grâce à leurs lampes frontale.
Photos d'illustration, pour vous faire une idée. |
Je regarde donc toutes ces lumières qui scintillent au dessus de ma tête. Elle me paraisse si haut, si loin ... je me dis que ce n'est pas possible, que ce doit être les étoiles que je regarde.
Ou bien il y a un truc, je sais pas, un ascenseur panoramique, un tour bonus en montgolfière ... ça me parait tellement inhumain, tellement énorme, monstrueux, inaccessible.
Mais non, les lumières bougent, ce ne sont donc pas les étoiles et il va falloir y aller.
Toute ma bonne humeur et ma bonne volonté retombe d'un coup comme un vulgaire soufflé Masterchef. Je n'ai pas gravi le premier mètre que je suis déjà dans le dur, le très très dur, voir même le trop dur ...
Donc de nouveau, j'applique la technique qui avait bien fonctionnée avant : je me mets dans ma bulle, trouve mon rythme, j'avance et je m'accroche ... tenir encore ... je sais, je peux le faire ... tenir encore un peu ... avancer, m'accrocher.
Je regarde un peu les autres coureurs que je double, et même si je ne vois pas bien les visages, je peux quand même distinguer que tout le monde est à bout et est en train de puiser dans les ultimes ressources pour avancer.
Je rame pas possible, je suis super essoufflé, le coeur qui bat à mille à l'heure et tous mes voyants sont au rouge écarlate.
Je dois faire de courtes pauses pour reprendre de temps à autre mes esprits, mais j'essaie de m'arrêter le moins possible car à chaque fois la reprise n'en est que plus dure.
En toute sincérité, je ne pense pas avoir autant donné juste pour pouvoir continuer. Mon mollet droit est désormais à l'agonie, tout comme chaque particule de mon corps.
Mais encore une fois, je m'accroche et je trouve des ressources insoupçonnées en moi pour "rester en vie" dans cette course.
La montée n'en finit pas ... et à l'instant où j'allais poser mes fesses pour renoncer et avouer que je n'en pouvais vraiment plus, le sommet de la Tête aux vents se dévoile enfin devant moi !
Rhhhaaaa, mais quelle délivrance, quel soulagement !
Il est environ 6 heures du matin et le soleil se lève sur le Mont-Blanc. Quelle récompense, j'ai bien fait de ne pas courir aussi vite que je le voulais finalement.
Encore quelques kilomètres de faux-plat, montées et descentes pour rejoindre le dernier poste de ravitaillement de la Flégère où je passerai en coup de vent pour saluer les bénévoles (passer toute la nuit là-haut, quel courage ... encore merci à vous !). J'ai encore un peu d'eau dans les gourdes, ça suffira largement pour aller à Chamonix.
Punaise, je descends sur Chamonix, je n'y croit pas ! Ça va le faire bordel !!! J'ai retrouvé ma banane, je me dis que c'est complètement crazy et que je vais y arriver ...
Je suis d'autant plus heureux que je vais pouvoir prendre ma revanche sur cette descente qui s'était refusée à moi au marathon du Mont-Blanc. A cause d'une tendinite au TFL du genou gauche, j'avais du la faire en boitant ... mais cette fois-ci, je peux courir, ah ah ah !
Enfin, quand je dis courir, c'est un bien grand mot, parce que même avec la meilleure volonté du monde, ce n'est vraiment pas évident de courir avec deux morceaux de bois à la place des jambes.
Mais, j'y vais, du mieux que je peux et en savourant au maximum ces derniers kilomètres de course. Après la nuit, la pluie, le vent, le brouillard, la boue ... ça en devient carrément agréable de courir le matin en plein jour sur un sol sec, même après plus de 22 heures d'effort.
Je me fais la dernière descente à une allure vertigineuse de 6 km/h et je déboule dans Chamonix comme un mort de faim. Mon team est là et tout le monde m'accompagne pour faire le dernier bout ensemble.
Ça me fait chaud au coeur de les voir me soutenir. J'ai l'impression de rentrer d'un treck de trois semaines et de retrouver la civilisation, le bitume, les boutiques, les voitures ... quel sentiment étrange.
Je me fais les 500 derniers mètres seul. Je me sens détruit physiquement et tellement fort mentalement ... j'accélère encore ... je la vois au loin, cette foutue ligne d'arrivée.
Il y a quelque chose de tellement futile à cet instant, de se dire que j'ai couru tout ça juste pour passer cette ligne rouge, se retrouver ici et entendre :
-" Et voici notre 814 ème finisher ! Bravo Stéphane ! "
Courmayeur - Champex - Chamonix
*
101 kilomètres
*
6'100 mètres de dénivelé
*
23 heures et 15 minutes de course
*
814 ème
Les émotions se bousculent ... je m'auto hallucine moi même ... bordel, je l'ai fait ! Il est 8 heures du matin et j'ai fait le tour du cadran non-stop, truc de fou !
La joie est présente, la fierté et la fatigue aussi ... je retrouve ma famille, fait quelques photos souvenirs et c'est déjà l'heure de se refaire la course, de raconter l'aventure, les instants de doute, de galère mais aussi ceux d'euphorie, de régal et de satisfaction.
A l'heure d'écrire un bilan sur cette course, il m'est encore aujourd'hui difficile de trouver les mots ... et certains resteront, je pense à jamais dans mon jardin secret. C'est ainsi, le partage a ses limites parfois.
Je terminerai donc juste par deux petites citations.
La première est de moi : " M E R C I ", que j'adresse à ma femme et à ma fille pour leur assistance, leur soutient inconditionnel et sans faille ainsi que pour leur patience au long de cette course, comme tout au long de l'année pour supporter mes entraînements et mes caprices de sportifs.
Je l'adresse aussi à vous tous, qui m'avez entraîné, soutenu, félicité, encouragé ... de près comme de loin. Cette aventure s'est jouée en partie à Champex et je n'avais pas envie de vous raconter que j'avais craqué, abandonné. Je suis reparti en pensant en partie à vous. No pain, no gain ;-)
La deuxième citation est de Gaeme Fife, écrivain anglais qui a rédigé de magnifiques textes sur le cyclisme et le Tour de France en particulier. J'en détourne un extrait et je vous le partage, mis à la sauce course à pied :
" Si une activité vous fait souffrir à ce point, quel plaisir y a-t-il à la pratiquer ? Lorsque la douleur physique commence à se transformer en souffrance, dépassant les limites de ce que vous croyiez supportable, c'est à ce moment que vous entrez dans un territoire inconnu, qui élargit durablement votre perception et votre compréhension des choses. La course de montagne, le trail, est l'instrument idéal pour explorer ces chemins intérieurs, méconnus,, qui mènent à l'illumination spirituelle. Et lorsqu'en votre âme et conscience, vous saisissez ce qui vient de se passer, une sensation de plaisir extrême descend sur vous. Cette sensation ne s'arrête pas lorsque vous arrêtez de courir, lorsque vous atteignez le sommet ou retirez vos chaussures à la fin du périple, si fourbu que vous arrivez à peine à vous tenir debout ou savoir ce que vous faites. C'est à ce moment là que le plaisir surgit. Celui de la connaissance de soi. "
* Dream Big - Run Hard - Finish Strong *
super et passionnant comme d'hab!!! ça fait rêver, même pour moi qui n'aime pas courir, ça donne envie de la faire ;-)
RépondreSupprimeret j'adore le coup du mec qui se casse en courant dans le noir MDR... bon ça devait quand même pas être drôle sur le moment!
Ah oui pas drôle du tout même .. mais bon, ça fait une anecdote à raconter ;-)
SupprimerSinon, moi je ne suis pas capable de faire la moitié de ce que tu fais en natation alors ... on monte un team pour se faire un duathlon ?
je pense qu'on se débrouillerait pas trop mal sur un aquathlon en relai lol
SupprimerEncore un immense bravo pour cette course où il a fallu faire preuve de beaucoup de courage et de force physique !!! Merci pour ton récit de grande qualité, on s'y croirait vraiment ! Honnêtement ça donne envie même si la course à pied ce n'est pas du tout mon sport de prédilection... bref j'imagine que tu en as eu plein la tête, plein les yeux et ... plein les jambes ;-)
RépondreSupprimerÉtienne et Flo
Merci, et comme je disais à Poolio plus haut, chacun son sport, le principal est d'y prendre du plaisir. Peut-être qu'un jour on aura l'occas de se faire une rando ensemble, suivi d'un petit match au bad ?
SupprimerJuste Ouhaou!!!!!
RépondreSupprimerJ'adore, je dirais même je surlike!!!!!!!!
Toutes mes félicitations....
Ca donne tellement envie!!!!! Mais j'habite bien loin des montagnes!!!!!
Et tu fais passer des émotions dans ton article, j'avais l'impression de courir avec toi!
Merci Gwendoline, si j'ai pu t'apporter un peu de mes montagnes et de ma passion chez toi, je suis ravi :)
SupprimerA un de ces jours à Chamonix ;-)
Très beau récit plein d humour qui nous fait souffrir et vibrer avec toi. Bravo pour ta course et pour ton récit. Je suis inscrit au tirage au sort de la CCC 2018. Si les dieux du trail le permettent, je vais goûter à tes sensations de course en août prochain. Ton récit me permettra de préparer cette dure mais magnifique course.
RépondreSupprimerEt bien on aura peut-être l'occasion de se croiser sur la ligne de départ, en espérant que le tirage au sort nous soit favorable ;-)
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