mardi 2 juillet 2013

L'effet deux en un.





Allez, aujourd'hui je vous écris un petit billet inspiré directement du marketing de ces grosses boites de cosmétique qui nous bourrent le mou à longueur de journée avec de pompeux slogans, dans le genre : si vous n'achetez pas, eh bah vous ne valez rien.
Nah !

Donc, aujourd'hui je vous le fais version deux en un : petit compte rendu des deux dernières étapes du Tour du Canton suivi de quelques lignes sur le Triathlon de la vallée de Joux. Yeap.

Après ça, un suppo et au dodo !







Je vous avais laissé dernièrement sur le sentiment amer que j'étais un peu cramé question fraîcheur physique, et que mes jambes étaient aussi cuites que les carottes vichy de ma grand-mère.
Bref, rien de bien reluisant.
Dés lors, deux options se présentaient à moi : couper un peu et réduire mes entraînements histoire de retrouver un poil de peps , ou bien, comme me le suggérait récemment Usain Bolt, en remettre une couche parce que c'est le seul moyen de passer un cap.

On va pas tourner autour du pot longtemps : j'ai pris la décision d'en remettre une couche, et même une deuxième, ceci pour deux raisons :

La première concerne le GR20.
Défi prévu pour la fin du mois d'août (premières infos ici) et qui commence à occuper pas mal de mes pensées. Plus je me documente sur ce parcours et plus je me dis qu'à tout juste deux mois du départ, il est grand temps de faire un peu de volume si je veux prendre un minimum de plaisir le long de ces 200 km.


C'est de quel côté la mer ?



La deuxième raison, et qui m'obsède encore plus que la première, c'est le trail de la monatgn'hard qui approche à grand pas. 39 km et 3'400m de dénivelé ... la longueur ne m'effraie pas plus que ça, par contre le dénivelé ... comment dire ... mmmh .... la putain de sa race !! (pardon maman).
Pour avoir fait quelques sorties d'environ 20 km et 1'500 D+, soit en gros la moitié du parcours, j'ai encore beaucoup de peine à m'imaginer repartir pour refaire une boucle.

Mais bon, passons, voici en gros pourquoi j'ai décidé depuis début juin de sacrifier ma vitesse (et donc le Tour du Canton) et mes sorties vélo (et donc le Triathlon de la vallée de Joux) pour me consacrer plus ou moins exclusivement à des entraînements trail.

C'est donc encore tout courbaturé du week-end que je me présente à la


3ème étape - Tour du Canton 2013 - Vandoeuvres 9,1 km



Le profil est beaucoup plus roulant que la 2ème étape (voir résumé ici), mais il y a quand même quelques faux plats pour casser le rythme. De plus, fait exceptionnel, il commence à faire très un peu chaud (enfin 24°C, tout est relatif ...) et il faut s'habituer à cette sensation étrange de transpirer en courant,  d'avoir la bouche sèche et d'avoir soif.

Bref, je me fais un peu enfermer au départ mais reviens tranquillement au train sur un groupe qui pensait se débarrasser de moi comme ça, sans crier gare. Nan mais ...
( Bon en même temps je n'ai jamais entendu personne crié "GARE !!!!") O_o
Moi qui affectionne habituellement les parcours "cassant" et les relances en tout genre, je ne suis clairement pas à l'aise aujourd'hui dans ce genre d'exercice. Je peine à allonger sur les accélérations et je rame à chaque changement de terrain, de pente et même de direction.
Par contre je suis lancé tel le TGV (enfin, encore une fois, tout est relatif ...) et recolle tant bien que mal pour terminer dans un temps, sans être exceptionnel, que je pourrai qualifier de correct.

39'12'' pour une moyenne de 4'21'' au km (TGV je vous avais dit). Je grappille trois places au classement, me voici 73ème avant d'attaquer la


4ème étape - Tour du Canton 2013 - Prévessin 9,4 km



Mêmes causes, mêmes conséquences et même résultat serai-je tenté de dire.
Encore un week-end bien chargé avec beaucoup de kilomètres et de dénivelé pour peu de récupération.
Je me place cependant sur la ligne de départ avec l'envie de pousser encore un peu plus la machine.
J'avale le premier kilomètre avec délicatesse et après tout juste 4 minutes, j'enclenche le mode "bourrin". Je double les gars par paquet, c'est grisant,. Du coup je pousse encore un peu plus.


L'effet Axe ... tout le monde à ma poursuite (mince que des hommes gloups, plus viiiite) !!!

Chose étrange, c'est que malgré un peu plus de 2'500 participants, après quelques minutes de course, depuis le début de ce Tour du Canton, je me retrouve toujours à la baston avec le même groupe de runners et notamment le même gars et la même nana. J'ai gagné la première manche, pris une raclée sur la deuxième ainsi que sur la troisième, cette fois-ci au sprint sur le fil, j'entends bien leur faire comprendre qui est le boss sur cette dernière confrontation.

La fille lâche l'affaire rapidement mais le gugusse, se sentant sûrement piqué au vif, s'accroche à mes baskets telle une sangsue. L'arrivée se dessine dans deux kilomètres et on joue au jeu du chat et de la souris, à toi, à moi, à toi, à moi, à toi ... bref, aucun de nous deux  baisse les armes.

Les sensations étant bonnes, je place une franche accélération dans l'avant dernière montée et relance de plus belle sur le plat histoire d'être sûr de l'avoir lâché. L'affaire semble entendue, plus qu'un petit kilomètre de faux plat et à moi les masseuses et la pasta-party.
Seulement voilà, une fois encore je coince et il me manque de la fraîcheur pour finir en boulet de canon. Par contre le boulet (le gars) et le canon (la fille) reviennent sur moi comme des morts de faim. Gloups, ça commence à sentir la croquette moisie cette histoire. Je lance un regard noir à la fille qui comprend de suite qu'il faut garder une certaine distance entre nous ... avertissement que le gars ignore complètement, m'enrhumant de toute sa foulée puissante dans les 500 derniers mètres.

J'en termine avec l'envie furieuse de réclamer une assistance respiratoire ... que finalement mon orgueil refuse. Je passe la ligne, jette un oeil au chrono puis m'allonge dans l'herbe, épuisé.
Au ravitaillement, je retrouve mes deux compères : on se félicite, on se congratule et on  refait la course encore et encore. Ce sont toujours des moments de partage assez intenses.

Allez, c'est déjà l'heure du bilan : 4ème étape en 40'03'' à la moyenne de 4'20''.

Au général je termine ce Tour de 33 km en 2:23'32'' à la 67ème place (6 places de gagnées sur cette dernière étape) sur une moyenne kilométrique de 4'21'' .
Je retiendrai quelques bonnes sensations et aussi quelques regrets, dont celui d'avoir eu l'impression de n'avoir pas pu m'exprimer pleinement ... frustrant.


Yenpeuplu !


Bref, mon corps réclamant quelques jours de repos, je lui octroie ce plaisir avant de revêtir ma tenue de triathlète.
Trois jours "off" complet, ça ne m'était pas arrivé depuis fin Avril. Mais mon corps, du moins certaines articulations et certains tendons, commencent à manifester clairement leur ras-le-bol : je termine ce mois de Juin avec un compteur "full charged" :  pas loin de 10 km en natation, 300 à vélo, un peu plus de 160 à pied et 8'000 de D+ représentant environ 9 heures d'entraînement par semaine.

Donc repos, mais j'arrive déjà stressé sur le Triathlon de la vallée de Joux ... vous allez me dire que je suis drogué, sûrement même, mais je me dis que trois jours comme ça, à glander et à regarder Joséphine ange gardien à la télé (nan ... je déconne !!) au lieu de faire des squats et autres exercices de pliométrie risque de me coûter cher. Et si je rate un podium pour une broutille ? Si Laurent Blanc est dans les tribunes et qu'il me recrute pour jouer au PSG ( ah mince, je joue pas au foot ... tant pis pour lui). Et si et si et si ...
Le gars se met une pression monstre pour une course à la saucisse ... nan mais allô quoi ! (pour info, ceci est une marque déposée).

Un peu de sérieux (mais un poil stressé quand même), soyons lucide : je devrais sortir correctement de l'eau, me prendre une raclée à bicyclette et finir assez bien à pied. Le but du jour est donc de me faire plaisir sur une épreuve que je connais bien, nothing else.

J'arrive donc dimanche matin tôt au lac de la vallée de Joux. Il faut dire qu'il y a plus moche comme cadre pour pratiquer du sport :

C'est bôôôô :)

La météo est annoncée clémente bien qu'un peu fraîche pour un mois de Juin ... 10°C à peine, ça réveille !

J'attaque mon petit rituel : installation dans le parc à vélo de tout le matos, papotage avec les copains, puis papotage avec les copains et pour finir papotage avec les copains. La dessus, ma montre téléguidée par GPS (et donc espionnée par la NSA) m'indique un message on ne peut plus clair :

"Départ dans 10 minutes ! Tu es déjà à la bourre mec ah ah ah"

Oulala, je m'active un peu, enfile ma combinaison et file au départ.
Mettre ma combinaison de triathlon est toujours un moment un peu particulier pour moi. Déjà, il faut savoir qu'il me faut personnellement pas loin de 10 minutes pour rentrer dedans et l'ajuster comme il faut. Si je suis bien dedans, c'est ça de gagné pour nager dans de bonnes disposition, sinon c'est la galère assurée : et que ça frotte, et que ça irrite le cou, et que ça coince au niveau des épaules, et que ça vous rentre dans le derrière (...), bref tout un  tas de sensations qui peuvent vous faire perdre le fil de la course.
L'autre raison qui fait que c'est toujours une peu particulier, c'est qu'une fois enfilée, j'ai l'impression d'être un gladiateur qui vient de revêtir son armure. Psychologiquement, je rentre dans une autre dimension et je sais que maintenant, il va falloir y aller, tout donner ... j'en frémis de plaisir.

J'ai pas pris un peu de gras ?
Oups, j'ai oublié mon slip et ma cape rouge !

























Bref, à l'heure de mettre les pieds dans l'eau, ce n'est plus de plaisir que je frémis mais plutôt de froid ... 15°C !
Oh c'est pas possible, on va nager avec les poissons Findus au fond du lac O_o et puis là, le pipi de la peur (voir ici) pointe le bout de son nez . Aaaaarghhh nan, plus maintenant, c'est pas possible, départ dans 2 minutes et combinaison sanglée, faudra faire avec ggrrrrr...

3, 2, 1, baoum ! c'est parti, la meute est lâchée !
Ça part fort, comme d'habitude et, prétentieux comme je suis, je me retrouve à batailler dans le groupe de tête. Je ne sais pas pourquoi mais je me dis qu'une fois, comme ça sur un malentendu, ça peut marcher ?
Pas cette fois-ci en tout cas et je me retrouve en quelques minutes au bord de l'asphyxie ... et quand vous avez pas loin de 500 gars prêt à vous passer sur le corps, vous faites pas le malin et regrettez vite l'option "je veux jouer dans la cour des grands".
Je tente péniblement de retrouver mes esprits. Je laisse filer les premiers et tente de me faire une place au chaud derrière. Mes deux poumons fonctionnent à nouveau et je peux désormais me concentrer sur ma nage ... mais 500 mètres en natation, c'est court et la sortie du lac arrive bien plus vite que prévu.
Fin de la récré, mon vélo m'attend après avoir barboté un peu moins de 9 minutes.

Où est Charlie ?

Dans le parc à vélo, je merdouille un peu ma transition. Ma combi me colle à la peau, les chaussures de vélo de veulent pas rentrer ... je perds du temps et m'énerve un peu. Je sors habituellement du parc 1 minute après y être entré. Aujourd'hui, je laisse filer 30 secondes de plus,  grrrrrr ! bis (j'avais déjà dit grrrrr il me semble ?).

Allez, j'enfourche mon destrier en carbone pour fendre l'air durant presque 25 kilomètres. Dés les premiers coups de pédales, je sais qu'il va falloir serrer les dents. Manque de puissance ... le faible temps passé sur mon bike ces 2 derniers mois sont impitoyables ... tout comme les dizaines d'athlètes me dépassant sans aucune compassion pour mon triste sort.
Malgré tout, je ne m'alarme pas. J'avais prévu de subir  sur cette portion donc je me mets dans ma bulle et donne tout ce qu'il y a à donner, faisant abstraction des autres ... mais quand même, ça suffit de doubler comme ça tout le temps, alors, quoi, nan mais bon, ça suffit hein !!!
Je pose mon vélo sur une moyenne de 35 km/h ... quand même, je n'ai pas fait semblant !

Comme je suis un poil remonté contre tous ces pistards, et que ça fait un moment que je fais plein de grrrrr dans ma tête, je me dit que l'heure de la vengeance a sonné. C'est mon tour maintenant, parce qu'avec mes baskets en ce moment, ça le fait.
Dépose du vélo, du casque, changement de chaussures et go, go , go !! Un peu moins de 5 km à parcourir, j'ai décidé à ce moment de ne rien calculer : je fais péter les varices, un point c'est tout.

Premier kilomètre, les jambes un peu raide : 4'10''. C'est pas assez vite, je pousse peu plus, le parcours est roulant dans cette partie là.
Kilomètre deux : 4'05'', yeah ça calme pas mal de monde et je reprends tous les amoureux de la pédale. Je tourne à plein régime, j'adore cette sensation de pouvoir tout donner.
Kilomètres trois et quatre en 4'18''. Le parcours est désormais dans les sous-bois avec pas mal de gadoue et de pierres glissantes, m'obligeant à lever un peu le pied. Mais je ne lâche rien et continue de pousser, il ne reste que quelques centaines de mètres ... je double encore et termine cette course le palpitant complètement en transe.



Je me serai bien fait le toboggan dans l'autre sens moi ...

Résultat de la course 1:07'50'', je perds deux minutes sur mon meilleur chrono notamment à cause d'une transition ratée (30 sec) et d'une partie vélo en mode cyclotouriste. Je suis satisfait par contre de ma natation correcte compte tenue du peu d'intensité que j'y ai consacré dernièrement et aussi de mon super chrono (record personnel yeah !) sur la course à pied qui vient confirmer tout le travail fourni ces dernières semaines.

Je me classe à une anonyme 78ème (je ne peux pas écrire plus petit grrrr !) place  mais je m'en satisfait, l'important c'est le week-end prochain et rien d'autre.
Donc récup, récup et récup histoire de me présenter dans les meilleures conditions pour ce trail ... de nouveau j'en frémis, mais pas sûr que ce soit de plaisir ou de froid cette fois-ci ...




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