-" La température à Genève est de 3°C ... "
Pendant un instant, je me suis demandé s'il parlait en ancien Francs ou s'il y avait une quelconque conversion à faire pour connaître la température réelle ... mais non, le doute fut de courte durée et le débarquement sur le tarmac Helvétique fut des plus humides.
Quelques nuages ... |
Mais bon, j'étais heureux, j'allais retrouver mes éléments.
Pendant une semaine, mes cuisses ont chauffées, pas à cause de l'acide lactique mais à cause du soleil. Mes pieds ont soufferts, pas à cause du dénivelé et du frottement dans les chaussures mais à cause de la chaleur ... tout mon corps s'est reposé, lézardé, bronzé, récupéré mais malgré quelques entraînements matinaux, il me réclamait autre chose.
Non pas que ces vacances fut ratées, bien au contraire ... c'est un luxe qu'il est difficile de se passer. Pas de ménage à faire. de repas à préparer, de boulot à gérer et de tout le quotidien qu'on laisse bien volontiers derrière soi le temps d'un instant, le temps de déconnecter, le temps d'oublier ...
Oui mais mon corps lui ne l'entendait pas ainsi et de regarder par dessus les montagnes dans l'avion me donna littéralement des fourmis dans les jambes.
Mes yeux réclamaient de la verdure, mon nez l'odeur de la montagne, mes poumons de l'altitude, mon coeur de battre à tout va et mes jambes de s'activer de nouveau comme jamais.
L'avion se posa tard, trop tard pour sortir. La nuit fut donc courte car mon esprit vagabondait déjà sur les sentiers du Jura.
Au réveil, n'importe quel autre jour de l'année, cette météo capricieuse m'aurait donné le bourdon. Aujourd'hui j'en étais ravi, c'était même parfait pour mon corps gavé de soleil. Je voulais resentir à nouveau le froid me traverser, la pluie ruisseler et me fondre à nouveau avec les éléments ... j'allais être comblé.
Comme je n'avais pas fait de dénivelé depuis presque 15 jours, je décidais de me faire un petit aller-retour sous le télécabine de Crozet (version hiver ici).
Je parti un peu vite, trop content de retrouver mon terrain de jeu favori, avec l'objectif de revenir sur un couple de traileur parti 5 minutes plutôt.
Je rattrape Madame au bout de 15 minutes mais je m'aperçois que je suis déjà dans le rouge. Je n'ai pas pris mon cardio mais le rythme du boum-boum me fait plus penser à un cheval au galop qu'à un touriste sur sa chaise longue. Qu'importe, il faut rattraper Monsieur qui a filé devant en me voyant arriver sur eux. Une petite course poursuite s'engage et je grignote pas après pas les mètres qui nous sépare.
Au 3/4 du parcours la jonction est faite, bien aider il faut dire par ma paire de bâtons alors que lui n'en disposait pas. Sur une montée bien glissante comme aujourd'hui, l'avantage était certain pour moi. On échange quelques mots et je décide d'achever cette montée seul sur une petite accélération.
En 33 minutes et des poussières je suis au sommet, les cuisses explosées, les mollets déchirés, le souffle court et le coeur ne retrouvant plus son rythme. Mais bizarrement je suis bien : de la boue jusqu'aux chevilles, le collant trempé, le froid sur mon visage ... je suis chez moi là haut sur la montagne.
Et je n'ai pas envie de redescendre, alors je continue. Je pense à mon semi-marathon dans une semaine et me dit que ce n'est pas raisonnable, mais tant pis, cette sensation, cette plénitude vaudra bien quelques moments de galère dans quelques jours si j'ai trop poussé aujourd'hui.
J'attaque la montée de La Ramaz, et là je peux vous dire que ça calme tout de suite. C'est raide et ça glisse, la neige et le brouillard n'aidant pas la progression. A la moitié de la montée je passe au dessus des nuages, je me retourne et je vois ça:
C'est beau ... je pourrai rester ici des heures à regarder les nuages jouer avec le relief. Mais bon, je sens que la pluie et le froid font leur travail et qu'il est temps de rentrer.
Je choisi de prendre des chemins vierges de toutes traces ... la montagne est à moi !
Arrivé en haut de la station de ski, j'attaque la descente sous le télécabine. Le terrain est super gras et je dois être méga vigilant pour ne pas glisser. Chaque pas est super piégeux : cailloux mouillés, boue, racines ... plusieurs fois je me rattrape in-extremis. Je suis concentré à 100% car rien ne me ferait plus enrager que de me blesser, de plus je pense de nouveau à ces futurs 21km et je me dis qu'il faut que je descende léger, que je m'économise pour ne pas taper trop dans les cuisses.
J'arrive au terme de ma descente et je suis "happy lactique". Heureux d'avoir retrouvé la montagne et toutes ces sensations. Celles de dimanche prochain ne devraient pas être les mêmes ... qu'importe.
Pour finir, je vous publie deux photos faites à quelques heures d'intervalles.Cependant le rédacteur a commis 7 erreurs en faisant le copier-coller. Saurez-vous les retrouver ?
Samedi 11h00 ... |
... et dimanche 14h00. |
C'est pas facile je sais, mais vous pouvez y arriver ;-)
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