mardi 4 février 2014

Dexter le hamster.

Alors qu'est ce que ça a donné ce mois de janvier ?
Oui, ce n'est pas que , mais on a déjà plié un douzième de l'année n'empêche, hein ! Alors, il est motivé le gars ou pas ?
Ce n'était pas évident de se remettre au boulot après une si belle saison et un si beau mois de décembre à glandouiller, mais les échéances arrivant bien plus vite que je ne le ferai pour descendre de mon lit, il a bien fallu se rendre à l'évidence.

Hein ? Déjà ???

Mois de décembre : mes Asics sont usées, déchirées, cabossées, toutes souillées de tous ces kilomètres passées à amortir ma carcasse.
Décembre, ça sent la fin : tout est sale, vieux, fichu, je n'en peux plus. 
Décembre : fin des courses, des objectifs, du monde (ah non, c'était l'année dernière ça).
Décembre : ma motivation ressemble à la cuvette des chiottes qu'on ne referme pas : juste la flemme !
Bref, décembre c'est la loose internationale.


Mais chose de magique, il se passe toujours un truc pas croyable à chaque premier janvier. On ouvre les yeux et là, on voit tous la même chose :


Des zéros de partout ! Et là tout d'un coup, un espoir fou revient. On vient d'effacer l'ardoise, le tableau est propre, la page est blanche et vierge : il y a 365 nouvelles cases à remplir et les rêves les plus fantasques reprennent vie.
L'espoir reprend des couleurs et la motivation est finalement toujours présente (surtout que j'avais oublié de tirer la chasse-d'eau). Bref, au premier janvier, tout s'emballe...

Enfin, avant que mes jambes ne s'emballent, c'est déjà ma carte bleue qui, la première, fait la folle. Eh oui, c'est les soldes et je dois dire que mon matos 2013 à bien souffert. Donc avant d'aller fureter le bitume, je me lance sur le net à la recherche de la bonne occas' histoire de compléter la charge de la jauge "motivation".
Je vous la fait courte, et pour les curieux, je vous présente mes souliers estampillés "Road Rage 2014" :

Asics Gel Lyte 33-3 pour tous les jours.
Mizuno Wave Rider 17 pour les longues distances.
Skechers Go Run pour travailler ma foulée.
Brooks T7 pour accélérer encore un peu plus.








































































Voilà la motivation revient vite avec tout ça dans le placard, et pour être bien sûr de chez sûr qu'il est temps d'aller transpirer, je check un dernier coup mes emails afin d'être certain de m'être inscrit au marathon de Barcelone.
Bon, ça beau être vaguement écrit en Catalan, le message est quand même assez limpide :

-" Felicitacion gringos, vostè confirma venir ejecutar a Marató de Barcelona ! Muchos muchos muchos merda, aïe aïe aïe caramba !!! "

Allez, y'a pas moyen : je ressors la frontale, le collant et la gore-tex et j'attaque plein d'entrain mon plan marathon sur 10 semaines powered by finger in the noze (c'est à dire moi-même). Parce que tant qu'à en chier, autant être au courant dés le début à quelle sauce je vais découper mes cuisses de mouche.

Bref, les premières sorties se déroulent assez bien, les sensations au rendez-vous et le chrono relativement flatteur sur mes premiers fractionnés. Comme je suis dans le genre "éjaculateur précoce" en running, je me fais rapidement la réflexion que les fingers in the noze, je vais tous les mettre, cousins, cousines inclus.
Easy ces 42 km tellement que je suis facile. Je pensais même à écrire un petit post là-dessus, mais un vague relent de melon (voir ici) me fit douter.
-" Fais toi une sortie longue à allure marathon avant de te ridiculiser devant tous tes lecteurs".

Je pars donc de ce pas m'enfiler une bonne quinzaine de kilomètres, voir plus si affinité.
Bon ... comment vous expliquer ?
Finalement, j'ai du littéralement m'arracher pour boucler cette sortie longue. Je me serais volontiers arrêter au bout de 12 km, mais pas le choix, il fallait que je rentre chez moi et c'est en raclant le bitume que je mis fin à ces 15.01 km. Le premier mètre : facile, les 15 kilomètres suivant : l'horreur.
Mais bon, là où j'ai le plus de frissons, c'est de me dire que je vais devoir faire ça trois fois avant de voir le champagne et les pom-pom girls à Barcelone ... gasp ... en fait ce ne sont pas des frissons, ce sont carrément des spasmes, limite des convulsions.

Allez, on change de parfum : fini le melon, on passe à la croquette moisie.


Well, wel, well. Il faut que je trouve un moyen de sortir vivant de ce délire, parce que je sens que ça va être bien plus compliqué que je ne le pensais.
D'ailleurs je m'étais dit, easy, avec tout les kilomètres mangés l'année dernière, tout le dénivelé, toute la Corse, toutes les courses, tout les trails ... 42 kilomètres à plat, en plus à Barcelone, pfff c'est limite pas de mon niveau.
Et pis tous ces bouquins et ces sites internet qui vous font croire que le marathon est devenu la norme, passage obligatoire, accessible au coureur lambda.
Je vous le dit tout de suite : BULLSHIT !!!
Bordel, il va falloir s'envoyer plus de trois heures (j'ose pas écrire quatre heures ... c'est psychologique) de course à un rythme soutenu ... c'est bien loin d'être si évident que ça.
Bon, je me dis que si je ne veux pas ressembler à une courgette asthmatique au bout de ces 42 km, il faut que j'optimise à mort mon plan de bataille.
Donc premièrement, je pars faire le hamster et vais bosser ma vitesse ainsi que ma vma sur le stade : ça défile vite, on ne se prend  pas trop la tête car faut juste envoyer les watts et ne pas trop avoir le tournis.




Bon, quand je vous dit que ça tourne et que je fais le hamster, vous voyez bien que je ne fais pas semblant. Tactique numéro deux : se mettre dans la peau d'un céréale serial killer.
Pour que mes séances soient plus digestes, je les découpe en morceaux ... aucune pitié ! Je divise, je fractionne et je segmente mieux que Dexter ne le ferait pour se débarrasser d'un cadavre.


Alors là non plus, je ne fais pas semblant en ce moment et si mes jambes n'ont toujours pas compris que je voulais courir plus vite, c'est qu'il y a visiblement un gros problème de communication entre elles et moi. Bref, ça passe quand même pas trop mal et il n'y a visiblement que lors de mes longues sorties où je râle.
Première à 15 km, la seconde à 18, la troisième à 21 ... et ainsi de suite, ça va bien finir par rentrer nan ?

J'en termine donc avec un mois de janvier comme je ne l'avais jamais vu, mon boss va finir par croire que je passe plus de temps dehors qu'à mon boulot ^.^


Bon, quand même pas loin de 180 km dans les cuisses, pour un mois de janvier, on va dire qu'au niveau comptable, c'est de loin la meilleure entame de toute ma carrière. Mais, si je peux oser l'analogie avec le marathon, ce n'est que sur la distance qu'on jugera de la pertinence de mon entraînement. Alors sur ce, je file de ce pas noircir les 28 cases de février qui devrait ressembler à un mois assez intense niveau kilomètres, tours de stade, fractionnés et ... courbatures.

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